Après avoir sillonné plusieurs wilayas du pays, le Conseil national économique et social (CNES) a marqué une escale dans la wilaya de Annaba, sous la houlette de son président, Mohamed Seghir Babès. Les travaux permettent aux walis d'Annaba, Tébessa, Souk-Ahras, El-Tarf et Guelma de mettre en relief les importants progrès réalisés grâce aux programmes d'investissement publics mis en œuvre depuis 1999. Cette rencontre constitue également une occasion pour ces responsables locaux d'exprimer leurs préoccupations et d'évoquer les problèmes rencontrés dans le cadre de l'application des programmes de développement. Il est également question de faire des recommandations et de proposer des solutions aux problèmes qui entravent le processus de développement local dans leurs régions respectives. Dans une allocution d'introduction, le président du CNES a précisé que sa mission et celle des autres membres de sa délégation consistait à écouter les préoccupations des citoyens et des autorités locales et de connaître leurs attentes pour les transmettre au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui chargera le gouvernement de les prendre en charge. Les recommandations émises contribueront, a-t-il dit, à l'instauration de la bonne gouvernance et à l'amélioration de la gestion à tous les niveaux, relevant que les pouvoirs publics étaient désormais déterminés à impliquer le citoyen et à le concerter sur des questions relatives au développement local. De leur côté, les walis de cinq wilayas ont estimé que l'expérience des collectivités locales dans la conduite des différents programmes de développement doit être prise en considération pour mener à bien l'effort national d'amélioration des conditions de vie des citoyens. S'exprimant lors d'une rencontre de concertation sur le développement local en présence d'une délégation du CNES, les walis présents ont souligné la nécessité d'exploiter l'importante expérience acquise par les collectivités locales pour poursuivre les efforts engagés sur la voie du développement local et éviter les erreurs commises dans le passé. Le wali de Souk-Ahras a estimé indispensable la création d'espaces de concertation et d'échange entre les collectivités locales des différentes régions du pays pour exploiter et généraliser ce capital expérience. De son côté, le chef de l'exécutif de Guelma a préconisé la création de centres de formation animés par des fonctionnaires et ds représentants des collectivités locales expérimentés qui se chargeront de transmettre leur savoir-faire dans la conduite des programmes de développement. Ils ont recommandé, par ailleurs, l'encouragement de l'investissement, public et privé. L'absence de bureaux d'études pluridisciplinaires nationaux à même d'assurer un suivi des réalisations en amont et en aval, ainsi que le manque de coordination pour la mise en application des programmes de développement figurent en première place, selon certains walis. Ils ont estimé, d'autre part, que le développement local nécessite le renforcement des moyens financiers et humains des APC dont certaines «ont du mal à payer les salaires de leurs personnels». Ils ont également préconisé la mise en place de mesures pour assurer le suivi et le contrôle des réalisations, la création d'antennes régionales de la Commission nationale des marchés publics et l'élargissement des prérogatives du wali dans le domaine de l'investissement. «Une révision des procédures de passation des marchés qui doit se faire dans la transparence est indispensable», estime le wali de Annaba. Quant aux budgets destinés aux wilayas, ceux-ci devraient, selon ces walis, être globaux et conséquents pour permettre à l'exécutif de les répartir selon les besoins et les priorités, et de réinjecter les reliquats dans le développement local au lieu de les restituer en fin d'année au trésor public, comme c'est le cas actuellement. Les intervenants ont affiché, par ailleurs, une forte volonté de poursuivre le développement des zones rurales pour permettre la sédentarisation de leurs populations et réduire ainsi le phénomène de l'exode rural. Composée de membres du conseil, de fonctionnaires relevant de différents secteurs, de chefs d'entreprises, d'universitaires, d'hommes des médias et de représentants du mouvement associatif national, la délégation du CNES sillonne le pays depuis le 5 septembre dernier pour s'enquérir des préoccupations et de toutes les franges de la société. Le CNES a animé jusqu'à présent douze rencontres ayant concerné près d'une trentaine de wilayas du sud, l'est, et de l'ouest du pays. D'autres wilayas seront également concernées par ce périple qui se veut une étape préparatoire à six rencontres régionales pour aboutir en fin de course à des assises nationales sur le développement local, prévues le 22 décembre prochain à Alger.