Alors qu'on entame le quatrième jour de grève dans le secteur de l'éducation, la manière de procéder auprès des différents syndicats grévistes diffère, mais il reste une évidence de taille : la pression est toujours maintenue sur la tutelle. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui a décidé de geler le débrayage en appelant à la reprise du service aujourd'hui se contentera de mettre la pression sur Benbouzid, en menaçant d'aller vers une grève illimitée au mois de novembre si le ministre ne répond pas à la plateforme de revendications de ce syndicat, d'après son secrétaire général, Idir Achour. Notre interlocuteur déclare que son syndicat, qui semble vouloir mettre la tutelle dos au mur, a soumis à celle-ci une plateforme de revendications comprenant quatre points, dont le solutionnement «évitera de grands problèmes en novembre». Ainsi, le CLA demande «le versement de tous les rappels en une seule tranche», en plus de «la prise en considération des propositions du CLA concernant la révision du statut particulier que nous transmettrons au ministre la semaine prochaine», précise M. Achour. Par ailleurs, l'organisation des élections sur la formule de gestion des œuvres sociales sera parmi les propositions du CLA, à savoir l'octroi du 13e mois de salaire et la décentralisation des œuvres sociales. Par ailleurs, le syndicat d'Idir Achour n'exclut pas dans la bataille les revendications sur la réforme du régime de retraite avec la revalorisation du point indiciaire. Ainsi, et alors que le CLA lève le pied momentanément, il semble que deux autres syndicats sont partis pour accentuer davantage la protesta, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), avec son mot d'ordre de grève d'une semaine reconductible. Le syndicat de Meriane attend les propositions du ministre dans sa prochaine entrevue avec les syndicats. «Jusqu'à présent, c'est du 50/50 en attendant que certaines autres revendications soient satisfaites». A priori, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) n'a rien laissé filtrer au sujet de la réunion de son conseil national hier. «C'est une réunion qui ne peut se terminer que vers minuit», concédera son porte-parole. M. Boudiba précisera que la grève reste maintenue jusqu'à la fin de la semaine.