Plusieurs experts américains mettent en relief les zones d'ombre dans l'affaire qui mêle Etats-Unis, Iran et Arabie saoudite: une tentative d'assassinat contre l'ambassadeur d'Arabie saoudite et des attentats contre les ambassades israélienne et saoudienne à Washington. De nombreux experts émettent des doutes à propos de la rocambolesque tentative d'attaque terroriste iranienne sur le sol américain annoncée par le ministre de la Justice Eric Holder mardi. «Un scénario refusé par Quentin Tarantino», dixit Robert Mackay, bloggeur du New York Times et du Guardian. C'est ce à quoi ressemble l'étrange affaire de complot présumé qui mêle Etats-Unis, Iran et Arabie Saoudite: une tentative d'assassinat, contre l'ambassadeur d'Arabie saoudite et des attentats contre les ambassades israélienne et saoudienne à Washington. Avec pour cerveau présumé Mansour Arbabsiar, un Américain d'origine iranienne vendeur de voitures d'occasion en contact avec un agent américain qui se faisait passer au Mexique pour un membre d'un cartel de la drogue prêt à perpétrer cet attentat dans le restaurant préféré de l'ambassadeur saoudien... (sic!). Les assassinats commis par le régime islamique dans les années 80 «visaient des opposants à la révolution. Les attentats étaient commis par des mouvements proches et de confiance, la plupart du temps des branches du Hezbollah libanais», explique Gary Sick, spécialiste de l'Iran et ancien membre du Conseil national de sécurité sur CNN. Au cours des 30 années de tensions entre Washington et Téhéran depuis la révolution, le régime islamique «n'a jamais organisé un assassinat ou un attentat sur le sol américain», précise Gary Sick. «Il est difficile d'imaginer que l'Iran s'en serait remis à un gang criminel non islamique pour mener à bien une mission des plus sensibles», ajoute-t-il. L'Iran a des cibles américaines et saoudiennes beaucoup plus proches de chez lui, argumente Reza Sayah sur CNN. En effet, «la brigade Al Qods est régulièrement accusée de mener des guerres par procuration contre les troupes américaines en Irak et en Afghanistan et contre les intérêts saoudiens à Bahreïn». «Les choses doivent vraiment tomber en morceaux à Téhéran, ou alors il s'agit d'un groupe radical qui veut semer la pagaille», explique Robert Baer, autre spécialiste de l'Iran, interrogé par le Washington Post mercredi. «Les brigades Al Qods sont bien meilleures que cela. Si elles en avaient après vous, vous seriez déjà mort», dit-il. L'Arabie saoudite et l'Iran devraient plutôt approfondir leurs relations bilatérales. Pourquoi pas également un partenariat exemplaire entre les américains et les iraniens, deux grandes civilisations et nations. Une démarche indispensable pour restaurer la confiance et la paix entre les deux peuples