Gravement brûlé lors du suicide par immolation par le feu de Gasmi Mama, survenu il y a une semaine à Oran, le policier B. Ahmed, âgé de 53 ans et père de trois enfants, a rendu l'âme jeudi au CHUO. Ce dernier, qui souffrait de brûlures aux 2e et 3e degré sur différentes parties du corps était hospitalisé depuis les faits au niveau du service des grands brûlés et de la chirurgie réparatrice. Les médecins qui l'avaient pris en charge avaient, à plusieurs reprises, annoncé que ses jours n'étaient pas en danger. Toutefois, au cours des dernières quarante-huit heures, son état de santé s'est subitement dégradé avant qu'il ne sombre dans un profond coma qui lui a été fatal. B. Ahmed, un policier affecté au commissariat du 5e arrondissement avait accompagné, le jour des faits, l'huissier de justice chargé d'exécuter la décision d'expulsion de Mme Gasmi Mama de l'appartement qu'elle occupait. Cette dernière avait menacé de se brûler vive. Elle s'était aspergé le corps d'essence et avait pris un briquet qu'elle menaçait d'allumer si la décision de son expulsion n'était pas abandonnée. En tentant de la dissuader, le policier s'était approché d'elle. Paniquée, elle fit tomber le briquet, ce qui provoqua un incendie dont les flammes brûlèrent gravement Mama, son enfant âgé tout juste de trois ans qu'elle tenait serré contre elle et le policier qui avait tenté de l'empêcher de recourir au suicide. Mama est décédée le lendemain au CHUO alors que son fils et le policier ont été gardés au service des grands brûlés. Après plusieurs jours de lutte contre la mort, B. Ahmed a fini par rendre l'âme. Le petit enfant, brûlé lui aussi gravement, fait toujours l'objet de soins intensifs au niveau du CHUO. Le suicide de G. Mama qui a fait à ce jour deux morts a levé le voile sur un grand trafic qui permettait à certains, par le biais de procurations et de désistements, d'amasser des fortunes en sous-louant ou en cédant des biens publics pourtant propriétés inaliénables de l'Etat.