Comme annoncé dans nos précédentes éditions et en réponse à l'appel du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), les médecins spécialistes de la santé publique dont 400 dans l'Algérois ont entamé, hier, une grève illimitée. Joint hier au téléphone, le docteur Mohamed Yousfi a indiqué qu'«on ne compte pas reculer car c'est la seule manière pour dénoncer l'état de déliquescence de notre système de santé. C'est dans l'intérêt de nos malades que nous recourons à cette action». 75% de suivi dans la capitale et plus dans d'autres villes Le docteur Yousfi affirme que la grève qui a paralysé l'ensemble des établissements hospitaliers a atteint des taux de suivi appréciables. Les taux varient d'une ville à une autre. Ainsi, l'on a enregistré à l'ouest du pays un taux de suivi de 70%, voire de 100% à Mascara et Tiaret. Dans les autres villes, il varie entre 50% et 100%. A Boumerdès, le taux de suivi a atteint les 70%, et à Médéa les 100%. A Alger, le taux s'est élevé à 75% et jusqu'à 100% dans les hôpitaux de Bab El Oued, Ben Aknoun et Rouiba. Dans l'est du pays, on a enregistré des taux de 70% à Constantine, suivi de Sétif 80% et 15% à Tébessa». Toutefois, il tient à préciser que le service minimum sera assuré unilatéralement, «comme cela a déjà été fait lors de toutes nos grèves. Si un malade se présente pour un problème, le spécialiste l'examine normalement. Quant aux gardes, elles seront assurées aussi dans chaque service». Après maintes réunions et promesses de la tutelle, les revendications des médecins spécialistes ne sont toujours pas satisfaites. Le docteur Yousfi a souligné que lors de la réunion de conciliation tenue jeudi dernier avec le directeur des ressources humaines (DRH) du ministère, la direction de la fonction publique et le ministère du travail, et à laquelle ni ministre ni SG n'ont pris part, ils n'ont abouti à aucun engagement. La décision de recourir au mouvement de protestation s'explique donc par le fait que l'accord cosigné le 20 mai dernier par le syndicat et le ministère de la santé n'a toujours pas été mis en application. L'accord comprend la question du statut particulier, du régime indemnitaire et de la prime d'intéressement. Lors d'une virée à l'hôpital Lamine-Debaghine, (ex-Maillot), les malades avaient triste mine. Une nouvelle grève ne peut que leur compliquer les choses déjà difficiles en situation normale. «Se soigner, c'est déjà la galère, alors que dire quand ça fonctionne au rythme du service minimum ?» se plaignent les nombreux malades rencontrés au niveau de différents services. Pour la suite à donner au mouvement, le docteur Yousfi persiste et signe : «Le mouvement se poursuivra jusqu'à l'obtention des revendications des praticiens qui sont toujours en suspens. Ainsi, le syndicat continue de réclamer l'amendement du statut particulier, la révision du régime indemnitaire qui, selon lui, doit s'aligner sur les autres secteurs de la fonction publique, notamment en ce qui concerne les primes dans les Hauts-Plateaux. Le SNPSSP demande également la mise en place de mesures incitatives concernant le service civil, le quota national de logements de fonction et la prime d'intéressement. Il est question aussi de l'application de la carte sanitaire et la promulgation des différentes primes et indemnités communes pour les personnels, notamment des primes de garde, d'intéressement et de contagion. Le SNPSSP promet de mobiliser les blouses blanches afin d'améliorer la situation «catastrophique» qui prévaut dans les hôpitaux.