Francisco Caetano José Madeira, directeur du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert) a appelé, hier, les Etats membres à renforcer les mécanismes de défense contre le terrorisme ainsi que les méthodes de travail. «Nous devons les arrêter (les terroristes) et nous devons discréditer leurs mouvances. Pour améliorer le plan d'action contre le terrorisme, il est urgent que nous renforcions nos mécanismes de défense et nos méthodes de travail», a déclaré M. Madeira lors de la 5e réunion des points focaux du Caert. Il a expliqué que la Commission de l'Union africaine a demandé aux Etats membres et aux communautés régionales d'adopter de manière urgente «une stratégie nationale et régionale anti-terroriste» pour assurer la coordination, la cohésion, l'efficacité et le partage des informations entre les institutions impliquées entre les pays voisins et au niveau régional. Il a affirmé qu'il est impératif de s'assurer à ce que tous les pays aient une législation anti-terroriste globale pour pouvoir atteindre cet objectif. José Madeira a relevé l'importance de l'amélioration des frontières, notamment en mettant en place un poste de frontière unique. «L'autre élément important pour la lutte antiterroriste est le renforcement de la sécurité des frontières. Les identités des personnes doivent être vérifiées s'ils appartiennent à des groupes criminels ou à des groupes de terroristes», a déclaré M. Madeira. Il a exhorté les pays concernés à vérifier les documents de voyage des personnes suspectes. «Il doit y avoir des systèmes de vérification sur place des cargaisons qui entrent dans les pays ou qui sont envoyées à partir de ces pays», a ajouté le directeur de Caert. Pour lui, il devrait y avoir un échange d'informations sur place avec les autorités et les pays voisins afin que «tout le monde soit conscient du danger». «L'espace maritime et aérien doivent aussi être sécurisés, l'argent doit être surveillé et ceux qui ont commis des actes terroristes doivent être jugés, inculpés et condamnés», a déclaré le directeur du Caert. Il a ajouté que les renseignements doivent être collectés pour identifier les conspirations et les complots possibles afin d'éviter qu'ils ne soient commis. «Les investigations doivent être menées pour arrêter les terroristes et les criminels puis les présenter devant la justice», a-t-il souligné, précisant que la coordination entre les agences de l'application de la loi est essentielle à tous les niveaux (national, régional et international). Première réunion du groupe de travail en Algérie L'Algérie abritera, les 16 et 17 novembre prochains, la première réunion du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste dans la région du Sahel. L'annonce a été faite par Kamel Rezzag-Bara, conseiller auprès du président de la République. «L'Algérie s'apprête à abriter, en sa qualité de coprésident avec le Canada du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste dans la région du Sahel, la première réunion du groupe les 16 et 17 novembre prochains», a déclaré M. Rezzag-Bara lors de cette réunion du Caert. M. Bara a émis le vœu que cette réunion connaisse une participation africaine active. Il a indiqué, dans ce cadre, que les efforts déployés par l'Algérie visent la consolidation des conditions de la stabilité, de la sécurité et du développement. «Ces efforts se déclinent également en direction du voisinage immédiat maghrébo-sahelien», a-t-il dit. M. Bara a précisé que l'Algérie s'emploie présentement à renforcer une dynamique sous-régionale mise en œuvre et dont l'objectif est «d'empêcher toute tentative de sanctuarisation des groupes terroristes dans le Sahel africain et prévenir les prises d'otages». Il s'agit aussi de lutter pour l'élargissement du consensus international pour la prohibition du paiement des rançons aux groupes terroristes et lutter contre les connexions entre le terrorisme et la grande criminalité organisée, tout cela en encourageant le développement économique et social de la sous-région dans le cadre d'un partenariat rénové avec les acteurs extra-régionaux sans aucune ingérence extérieure». M. Bara a relevé que la région sahélo-saharienne vit une situation sécuritaire préoccupante du fait que des groupes de terroristes, notamment AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique), financent désormais une bonne partie de leurs activités par l'argent des rançons et par les revenus générés par des trafics en tous genres, particulièrement la drogue en provenance d'Amérique du Sud. Il a rappelé que l'Algérie s'est mobilisée, depuis les années 1990, dans un combat résolu contre le terrorisme. M. Bara a indiqué que l'Algérie note avec satisfaction que la prise en charge de la question de la menace terroriste au triple niveau mondial, régional et national «procède, aujourd'hui, sinon d'un vision commune, du moins d'une analyse partagée de sa nature, de ses ressorts transnationaux et de ses graves implications sur la sécurité internationale».