A quelques jours de la fête de l'Aïd El Kebir, un rush inhabituel est constaté dans les magasins et les grandes surfaces d'habillement. L'heure est aux achats et aux dépenses farfelues. Etant un pays qui importe plus de 70% de différents produits, l'Algérie est en conséquence rudement secouée par la crise mondiale qui agace les pays industriels, pays d'approvisionnement. Toutes les importations ont donc augmenté. Les commerces spécialisés dans l'habillement profitent de plus en plus des fêtes religieuses pour vendre leurs inventaires à des prix aubaine. Et bien que le 1er novembre soit un jour férié, tous les magasins étaient ouverts. Le marché Ferhat Boussaâd (ex-Meissonnier), connu pour ses offres attrayantes est pris d'assaut. Une marée humaine envahit le quartier et les trottoirs, couverts de marchandises bon marché, constitue une opportunité pour les Algérois, encouragés par les appels assourdissants des vendeurs. «Yamra, diri l'affaire, koulach b 1000 DA» (faites une bonne affaire madame, tout est à 1000 DA), scandent les marchands, pressés d'en finir avec leurs produits. Il s'agit généralement de pull-overs, de vestes de moindre qualité, de pyjamas, de chemises de nuit, ou encore de tenues de sport made in China. En revanche, les boutiques de prêts-à-porter représentant les grandes marques affichent des tarifs inabordables. Les produits chinois inondent le marché A différents modèles, qualités et prix, la panoplie de vêtements, sans oublier les pantoufles, sont proposés entre 200 et 750 DA. Concernant les vêtements pour enfants, la qualité n'est hélas pas au rendez-vous. Les produits chinois inondent le marché et à des prix qui restent somme toute accessibles. Sur la rue parallèle à Didouche Mourad, une marchandise de meilleure qualité est proposée. Les magasins sont plutôt luxueux, affichant des prix allant de 1800 à 2500 DA pour un pantalon pour enfant. Les chaussures de marque comme «Chicco» coûtent 4000 DA. «Je n'ai pas pu acheter un mouton cette année, car les prix dépassent mes moyens, alors j'ai consacré mes économies pour l'achat de nouveaux articles vestimentaires pour mes deux enfants et leur père», explique Nacéra, jeune maman rencontrée au marché. Et d'ajouter : «Tout brûle, même les articles importés de Chine ne sont pas donnés. Mais je sais marchander et je prends mon temps avant de m'engager.» Il faut, explique-t-elle, «prospecter d'abord et faire les courses, au moins un mois avant la date fatidique de l'Aïd afin d'éviter cette folie des prix». Amel soutient son idée et souligne : «Il faut effectivement éviter de faire les courses la veille de l'Aïd, car les commerçants n'hésitent pas à placer la barre très haut.» D'autres magasins de renom s'investissent de plus en plus dans les vêtements pour enfants. Situés sur les plus grands boulevards de la capitale, ils offrent des articles de grande marque démarquée. Ces espaces garnissent les quartiers de Chéraga, Dély Ibrahim, Saïd Hamdine, où les prix d'un ensemble démarrent à partir de 6000 DA et d'une paire de chaussures de 4000 DA. 10 000 DA nets par enfant ! Au terme de notre virée, on peut conclure que si le choix est varié, la qualité reste encore à désirer. L'échappatoire pour les parents reste les grandes surfaces pour habillement ; où des prix raisonnables sont affichés.