La situation empire de jour en jour au niveau de l'Entreprise nationale de l'or (Enor) de la wilaya de Tamanrasset. Les travailleurs haussent le ton et poursuivent leur débrayage illimité entamé depuis la semaine dernière. Un arrêt total de l'activité est constaté au niveau de la mine d'or d'Amesmessa, située à 460 km du chef-lieu de la wilaya. Le mouvement est largement suivi par les autres travailleurs où plus de 300 employés campent devant le siège de la direction régionale de l'Enor depuis plusieurs jours. Un important dispositif sécuritaire a été dépêché sur place pour maîtriser la situation depuis que les travailleurs ont menacé d'organiser une grande marche dans la ville si la situation ne se débloque pas. Hier, les travailleurs ont exigé la présence et l'intervention rapide de Youcef Youcefi, ministre de l'énergie et des Mines pour apporter des solutions aux problèmes. «Nous appelons le ministre à venir pour pouvoir discuter avec lui de la situation de l'entreprise et de son avenir. On ne peut pas continuer dans cette précarité», affirment les travailleurs. En l'absence de toute autre autorité capable d'apporter une solution concrète aux revendications des employés de l'Enor, c'est Saïd Meziane, le wali de Tamanrasset, qui s'occupe de suivre la situation de très près. Hier encore, il a reçu une délégation des travailleurs, leur assurant «qu'il avait transmis, avant l'Aïd, un courrier au ministre de l'énergie l'informant de la situation et de la colère des travailleurs». Vu les récents développements, le wali aurait même demandé au ministre de l'Energie de dépêcher une commission d'enquête ministérielle afin de savoir quelles sont les raisons de la situation chaotiques que connaît l'entreprise depuis l'arrivée du partenaire étrangère Golding Mining Algeria (GMA). La colère des travailleurs est montée d'un cran depuis qu'ils se sont rendu compte que leurs salaires n'ont pas encore été versés avant la fête de l'Aïd El Adha comme cela leur a été promis par les pouvoirs locaux. «Ils nous ont promis de verser le salaire d'un seul mois avant l'Aïd mais une partie des travailleurs affirme qu'elle n'a absolument rien touché à ce jour». «Nous et nos enfants n'avons pas eu le droit de fêter l'Aïd à l'instar des autres algériens vu que nous sommes sans salaire depuis trois mois. C'est inconcevable», regrettent-ils. Pour eux, les menaces de la fermeture de la mine d'or d'Amesmessa, de l'arrêt technique de l'activité et de la compression d'une partie des travailleurs, brandies depuis plusieurs mois par les gérants de cette mine, sont synonymes de la perte de plusieurs centaines d'emploi. Les travailleurs dénoncent cette démarche et défendent la préservation de leur gagne-pain. Ils estiment que la dégradation de l'entreprise est due à «une mauvaise gestion qui l'a conduite à la faillite étant donné que les premières années de l'exploitation de cette mine ont révélé des résultats excellents avec des perspectives prometteuses», disent-ils. Les employés de la mine ont procédé au retrait de confiance au syndicat pour «complicité avec la direction de la mine». Les travailleurs ne comptent pas suspendre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications.