L'Iran a indiqué hier qu'il n'abandonnera «jamais» son programme nucléaire après avoir accusé le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'avoir commis une «erreur historique» en publiant un rapport très critique à l'égard de Téhéran. «Nous ne reculerons pas d'un iota sur le chemin sur lequel nous nous sommes engagés», a déclaré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dont le pays a toujours démenti toute visée militaire de son programme nucléaire. L'agence onusienne a «sacrifié sa réputation en reprenant les affirmations invalides des Etats-Unis», a dit M. Ahmadinejad dans un discours retransmis à la télévision iranienne, lors d'un déplacement en province. Il a réaffirmé que son pays ne cherchait pas à se doter de l'arme nucléaire. «Nous n'avons pas besoin de la bombe atomique, le peuple iranien est intelligent, il ne va pas construire deux bombes face aux 20 000 bombes que vous possédez», a-t-il lancé à l'adresse des Occidentaux. Les responsables iraniens ont rejeté en bloc les accusations «sans fondement» de l'AIEA basées sur des éléments anciens, incluant certains faux documents «fabriqués» par les renseignements américains et occidentaux, et Téhéran y a répondu en détail il y a des années, selon eux. Le représentant iranien à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a accusé le directeur général de l'agence Yukiya Amano d'avoir agi de façon «partiale, politique et non professionnelle» en entérinant les documents occidentaux. L'Iran «n'abandonnera jamais ses droits légitimes» en matière nucléaire, a-t-il lui aussi affirmé. Toutefois, il continuera à «respecter ses obligations dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire» qui prévoient la supervision de ses activités par l'AIEA, qui enquête depuis environ huit ans sur le programme nucléaire iranien, a précisé M. Soltanieh. Téhéran a annoncé son intention de «répondre» à l'AIEA en coordination avec d'autres Etats qui s'étaient opposés en vain à la publication de ce rapport, notamment la Russie, la Chine et les pays de Mouvement des non- alignés, sans donner de précisions sur la nature de cette réponse. Vers des attaques contre les centrales israéliennes ? Dans le même temps, le chef d'état-major adjoint des forces iraniennes, le général Massoud Jazayeri, a menacé hier Israël de «destruction» si ce pays attaquait ses installations nucléaires, ajoutant que la riposte iranienne «ne serait pas limitée au Proche-orient». «Le centre (nucléaire israélien) de Dimona est le site le plus accessible que nous pouvons viser, et nous avons des capacités encore plus importantes. A la moindre action d'Israël (contre l'Iran), nous verrons sa destruction», a averti le général Jazayeri cité par la télévision iranienne en arabe Al-Alam. Le président israélien Shimon Peres a averti dimanche que «la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran était plus proche qu'une option diplomatique» avant le rapport de l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (AIEA) sur le programme nucléaire de l'Iran. Dans son rapport rendu public mardi, l'AIEA a émis de «sérieuses inquiétudes» concernant le programme nucléaire iranien, s'appuyant sur des informations «crédibles» indiquant que Téhéran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique en dépit de ses dénégations répétées.