La protestation reprend de plus belle dans le secteur de l'éducation. Alors que le dossier des œuvres sociales, sur lequel il s'est engagé à décentraliser la gestion, n'est pas encore totalement résolu, le département de Benbouzid devra faire face à d'autres catégories de travailleurs de l'éducation, les adjoints et les corps communs en l'occurrence, qui remettent leurs revendications sur le tapis. Un rassemblement des adjoints d'éducation est prévu pour le 16 novembre devant l'ensemble des directions de l'éducation pour dénoncer l'injustice dont est victime ce corps. La Coordination nationale des adjoints de l'éducation (CNAE), affiliée à l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef), a, en effet, appelé dans un communiqué rendu public, hier, l'ensemble de ses adhérents à des sit-in devant les directions de l'éducation. L'action est motivée, selon les rédacteurs du communiqué, par, notamment, l'exclusion de cette catégorie de travailleurs «pour lesquels toute promotion est interdite», leurs conditions socioprofessionnelles désastreuses «en raison de leurs bas salaires» ou encore «l'ignorance du rôle de l'adjoint». La Coordination nationale des adjoints de l'éducation signe ainsi son retour à la protestation contre la non-satisfaction des doléances des adjoints de l'éducation qui dénoncent «la fuite en avant de leur tutelle par rapport aux préoccupations de cette corporation». Aussi la protestation «qui sera suivie d'autres, au cas où nos revendications ne sont pas prises en charge», est destinée, nous indique-t-on, à rappeler à la tutelle les doléances des adjoints. Celles-ci s'articulent autour notamment de «la révision de leur classification» en respectant, note-t-on dans le communiqué «le principe de la justice entre les différents corps», de la création de diverses primes, ou encore du bénéfice d'une formation de qualité, rappelle-t-on. Par ailleurs, l'Unpef «qui soutient cette catégorie», organise, depuis hier, une rencontre régionale de deux jours à Ouargla «pour évoquer la problématique des vacances scolaires, la prime de zone ou encore d'autres points d'ordre organique», indique le communiqué. Les corps communs n'écartent pas le recours à la grève De leur côté, les corps communs de l'éducation affiliés au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), qui ont tenu hier des rassemblements devant les directions de l'éducation à travers le territoire national, comptent durcir le ton. «L'action d'aujourd'hui (hier ndlr) n'est qu'un prélude à des actions radicales», nous déclarera un membre de la direction du syndicat qui n'écarte pas le recours à une grève illimitée, voire «à des grèves de la faim pour arracher nos droits». Le conseil national de la coordination nationale des corps communs (SNTE) se tiendra, nous apprend-il, «dans les prochains jours, durant lequel seront décidées les actions à mener». Le principe de la grève est maintenu, selon notre interlocuteur qui expliquera que le dossier de ce corps a été transmis à l'Assemblée populaire nationale, «sans suite», précisera-t-il, non sans menacer d'un autre rassemblement devant cette institution. Comme les adjoints de l'éducation, les corps communs réclament le droit à la formation et à la promotion, ainsi que l'augmentation des salaires avec l'instauration de nouvelles primes dont celle de rendement «à hauteur de 40% du salaire de base, avec effet rétroactif à partir de 2008». Tout en demandant leur intégration dans le secteur de l'éducation, ces travailleurs réclament aussi la révision à la baisse du volume horaire de travail et le règlement des arriérés de salaires, «dans les meilleurs délais». Ces «menaces», si elles sont mises à exécution, vont à coup sûr, replonger le secteur dans une «zone de turbulence» que la tutelle avait pourtant réussi à écarter au début de l'année scolaire. Plusieurs dossiers, en effet, ne sont pas résolus, et il est fort à parier que d'autres catégories (enseignants, professionnels de l'orientation scolaire, contractuels…) vont se mettre de la partie.