Les syndicats autonomes de l'éducation nationale ont finalement décidé de geler la grève de trois jours prévue à partir d'aujourd'hui. Cette décision a été prise à l'issue d'une série de réunions tenues avec le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, depuis la date de dépôt du préavis de grève, à savoir le 17 avril. Contacté hier par le Temps d'Algérie, Nouar Larbi, coordinateur du conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a attesté que les deux syndicats ayant lancé le mot d'ordre de grève, soit le Cnapest et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) ont opté pour le gel de leur mouvement, après avoir trouvé un consensus avec le premier responsable du secteur, favorable aux travailleurs de l'éducation nationale. «Le ministre s'est engagé dans un PV de réunion signé la 21 avril dernier avec le Cnapest et l'Unpef de répondre à toutes nos doléances socio-pédagogiques soulevées dans notre plateforme de revendications», explique M. Larbi, qui ajoute que «plusieurs rencontres ont eu lieu avec Benbouzid, en vue de trouver une terrain d'entente. Le ministre a répondu donc à nos requêtes. Le principe de l'accord a été transmis au conseil national des deux syndicats, qui ont voté à bulletin secret». Le PV de l'accord, souligne le coordinateur du Cnapest, contient l'engagement du ministre à signer avant le 30 avril 2011, l'arrêté des œuvres sociales, qui remplacera celui en vigueur, à savoir n° 94-158. Le ministre, ajoute la même source, s'est engagé à introduire la révision du statut particulier et le régime indemnitaire. Il y a lieu de rappeler que c'est la première fois que le ministre de l'éducation nationale accepte la révision de ces deux dossiers. Selon M. Larbi, le ministre a reconnu l'existence d'iniquités et injustices dans le traitement des travailleurs de l'éducation en comparaison avec les autres secteurs de la fonction publique. Le syndicaliste a indiqué avoir fourni au ministère une étude détaillée sur les «anomalies» existantes. Une commission a été, à cet effet installée par le département ministériel pour élaborer une étude approfondie sur ces inégalités enregistrées dans le secteur. Le ministre a également donné son accord pour la révision du régime de zone. Une commission interministérielle est déjà mise en place, présidée par la direction de la fonction publique, afin de se consacrer sur le dossier. M. Larbi estime que les syndicats ont préféré donner la chance au ministère «pour valoriser le choix du dialogue et de la concertation». Il espère, cependant, que la reconnaissance par le ministre des problèmes des travailleurs du secteur sera suivie par leurs régularisations.