Le régime de sanctions contre l'Iran est épuisé et la question doit être résolue par la voie diplomatique et dans le cadre des Six médiateurs internationaux (Russie, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Allemagne), a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Nous pensons que le régime de sanctions contre l'Iran est épuisé. Le Conseil de sécurité a entrepris toutes les démarches liées d'une manière ou de l'autre au programme nucléaire iranien. Menacer de sanctions ou de frappes aériennes équivaut à s'éloigner de possibles négociations et non à les permettre», a insisté M. Lavrov, revenant de l'île Hawaï où il a pris part au sommet de l'Apec. Plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil mené, selon Téhéran, à des fins pacifiques. Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà adopté plusieurs résolutions sanctionnant l'Iran pour son refus d'établir un moratoire sur l'enrichissement d'uranium. Berlin s'oppose à toute option militaire Berlin refuse d'envisager une opération militaire contre l'Iran, a déclaré hier à Bruxelles le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle. «Des sanctions plus sévères sont inévitables si l'Iran refuse de coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Toutefois, nous ne participerons pas à la discussion sur une opération militaire», a indiqué M. Westerwelle, lors de son arrivée à une réunion avec ses homologues européens. Pour sa part, le ministre britannique William Hague a indiqué que le Royaume-Uni continuait d'examiner tous les scénarios de règlement du problème nucléaire iranien, dont l'option militaire. Selon le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, les pays de l'UE doivent se préparer à durcir les sanctions à l'encontre de Téhéran afin d'éviter «toute intervention irréparable». Mercredi 9 novembre, l'AIEA a publié un nouveau rapport consacré aux recherches nucléaires menées par l'Iran, affirmant que le pays avait travaillé à la création de l'arme atomique jusqu'en 2003. L'Agence estime également que cette activité pourrait se poursuivre à l'heure actuelle.