L'augmentation des prix des fruits et légumes constatée avant et après l'Aïd El Adha est différemment expliquée par les intervenants sur le marché national. Pour certains, c'est l'avènement de cet Aïd lui-même qui est à l'origine de la flambée des prix. «L'Aïd El Adha était à l'origine de cette hausse», nous a indiqué Mounir Abad, directeur général du marché de gros des Eucalyptus. «Il n'y avait pas d'approvisionnement du marché par les agriculteurs qui n'ont pas travaillé durant ces jours de fête.» Ce non-approvisionnement a été aussi expliquée par la difficulté d'accéder aux champs rendus impossibles par les intempéries. Mais tout est revenu à la normale, ces derniers jours, indique encore le responsable. Une tournée au sein de cet espace commercial et la visite des 80 carreaux confirme ces propos. Le prix de la pomme de terre varie entre 28 et 35 DA, les carottes à 26 DA, la carotte à 25 DA, les navets à 15 DA, la laitue à 30 DA, le chou à 35 DA. S'agissant des prix fruits dits de saison, ils varient entre 70 et 120 DA pour les oranges et 55 et 120 DA pour la mandarine. Ces prix sont multipliés par deux chez les détaillants chez qui la flambée est maintenue. Ces prix diffèrent d'un mandataire à l'autre. Et cette variation s'explique par la disponibilité et la qualité de la marchandise. Cette flambée des prix s'est manifestée dès la semaine qui a suivi l'Aïd où les variations ne sont pas dans la limite de l'acceptable ; ces hausses ont atteint 100%. Pour les légumes, la pomme de terre s'est vendue à 75 DA, la tomate entre 60 et 80 DA, la carotte à 50 DA, la laitue entre 140 et 160 DA. Alors que la banane était cédée à 140 DA et les pommes entre 200 et 220 DA. Les raisons sont à rechercher chez les grossistes, nous a répondu un commerçant sur la question de «cette montée vertigineuse des prix». «C'est eux qui ont le monopole», dira ce vendeur exerçant au marché couvert de Meissonnier à Alger. Un autre explique cette hausse par les différentes charges dont le transport qu'il situe entre 700 et 900 DA. Une idée que réfutent quelques transporteurs rencontrés au marché de gros des Eucalyptus. Les frais du transport ne dépassent pas les 500 DA, avance un chauffeur. Alors que si on prend en considération la charge, l'embouteillage, cela devrait atteindre plus de 1000 DA, dira un autre. Sur un ton remonté, celui-ci ajoute que ces commerçants gagnent plus que le grossiste et l'agriculteur. Pour sa part, M. Madjbar, président de l'association des mandataires du marché de gros, souligne : «Les prix sont libres, c'est pour ça que les détaillants font ce qu'ils veulent.» Ce qui engendre, selon lui, le phénomène de la spéculation. Et pour contrecarrer ce phénomène qui, selon lui, déstabilise le marché, il faut que les autorités concernées interviennent, et ce, par l'application de ce qu'on appelle l'affichage des prix de vente et d'achat.