Le verdict est tombé dans l'affaire Chaïbet Hocine, enfant de 16 ans, originaire du village Iaâllalen dans la commune d'Aït Yahia Moussa, 30 km au sud de la ville de Tizi Ouzou. Hocine, un des martyrs des événements du printemps noir de 2001 en Kabylie qui ont fait 126 morts et des milliers de blessés, a été assassiné un certain 28 avril par des membres de la garde communale de cette localité. Deux ans de prison ferme et une amende de 20 000 DA, c'est la peine à laquelle a été condamné avant-hier le chef de détachement de la garde communale d'Aït Yahia Moussa. Le verdict rendu par le tribunal correctionnel de la ville de Draâ El Mizan a été fortement dénoncé par la famille du défunt, notamment son frère ainé Amar qui ne voit dans cette délibération qu'un «leurre pour bâcler l'affaire définitivement». «Une affaire qui devait être traitée en chambre criminelle qualifiée en correctionnelle n'est qu'une mascarade pour mettre un terme à notre combat pour que justice soit rendue et que toute la vérité éclate sur les circonstances de la mort de Hocine», ajoutera Amar Chaïbet. Les trois autres accusés, tous des gardes communaux, ont été quant à eux relaxés, précise-t-on. Lors du procès qui s'est tenu le 31 octobre dernier, le procureur de la république avait requis une peine de deux ans de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA pour chacun des quatre accusés. Ces derniers ont nié avoir tiré sur les jeunes manifestants le jour de l'assassinat du collégien. Mais deux témoins ont clairement chargé le chef de détachement de la garde communale d'Aït Yahia Moussa, l'accusant d'avoir tiré en direction des manifestants le 28 avril de l'année 2001. «Je l'ai vu lorsqu'il s'est accroupi et a usé de son arme pour tirer sur les jeunes», a raconté l'un d'entre eux, rappelle-t-on. Pour la famille, au même titre que son avocat M. Amar Ouelmokhtar, «une reconstitution des faits s'impose». Hélas, ils ne seront jamais entendus ! Par ailleurs, une somme de 500 000 DA (50 millions de centimes) sera versée à la famille de Hocine à titre de dommages et intérêts, nous fera savoir Amar Chaibet. Les faits remontent au 28 avril 2001 lors des événements du printemps noir en Kabylie. Dans la commune d'Aït Yahia Moussa ce jour- là, Hocine Chaibet, collégien (9AF) âgé de 16 ans, était loin des manifestants qui s'en sont pris au siège de la brigade de gendarmerie, lorsqu'il est atteint par les balles assassines de la garde communale. L'enfant d'Iaâllalen tomba sur le champ et rendra l'âme dans le véhicule qui le transportait à l'hôpital.