Au lendemain de l'enlèvement du médecin cardiologue Djellal Nour, mardi matin à Thala Bounane, par une groupe armé, les habitants de la commune d'Ath Aïssi s'organisent pour exiger la libération de l'otage sain et sauf et sans aucune contre-partie. Selon un habitant de la région, une cellule de crise est déjà mise en place par les habitants de la région pour prendre l'affaire en main et organiser des protestations et décider des actions à entreprendre dans les jours à venir. L'ensemble des villages de la daïra de Béni Douala se préparent à s'organiser en coordination. Les membres des comités des villages de la daïra comptent tenir aujourd'hui (jeudi) une première réunion à 13 heures au siège de l'APC afin de prendre les décisions et les mesures nécessaires. Cependant, et d'après un proche de la famille de la victime, jusqu'à hier après-midi les ravisseurs n'ont à aucun moment contacté la famille de l'otage. «C'est le silence radio pour le moment », nous déclare notre interlocuteur. Signalons que la victime, âgée de 50 ans et père de famille, possède un cabinet médical dans la ville de Tizi Ouzou et demeure au village Ighil Bouzrou, commune d'Ath Aïssi, 15 km au sud de Tizi Ouzou. Une source sécuritaire nous a confirmé, en fait, que l'«émir» El khachkache, lui aussi natif de la commune Ath Aïssi, du village Amarzi plus exactement, a été reconnu parmi les terroristes qui ont participé à l'enlèvement de la victime dans un faux barrage. Ce dangereux terroriste, de son vrai nom Si Mohand Ouramdane, était derrière plusieurs enlèvements dans la région et attentats meurtriers depuis 1995, année où il a regagné les maquis. A rappeler que, le 11 de mai dernier, un jeune de 18 ans, Mourad Bilek, fils d'un entrepreneur du village Aguemonu, commune d'Ath Aïssi toujours, a été enlevé presque au même endroit par un groupe armé. Il n'a été libéré que le 7 juillet dernier après une forte mobilisation de la population de la région. Le 5 novembre dernier, un autre entrepreneur de la commune de Yakouren, à l'est de Tizi Ouzou, a échappé miraculeusement à une tentative d'enlèvement. La wilaya de Tizi Ouzou a enregistré plus de 65 cas d'enlèvement depuis 2005. Certaines victimes ont été obligées par les groupe armés à verser d'importantes sommes d'argent contre leur libération, tandis que d'autres ont été libérées sans aucune contre-partie suite à la pression et la mobilisation populaires, comme se fut le cas à Iflissen et Boghni.