Comme indiqué dans notre édition d'hier, plusieurs dizaines d'employés de la direction générale de Reelec Baba Hassen à Alger (SPA relevant de la SGP Cabeleq) se sont rassemblés, hier, devant l'entrée pour dénoncer «l'arbitraire dont ils ont fait l'objet et condamner le totalitarisme exercé par les responsables qui font obstacle à la création d'une section syndicale». Dans la foulée, et sous le regard des forces de police, les protestataires de même que certains employés, qui adhèrent au mouvement de protestation, ont agi avec la peur de «subir des représailles de la part des dirigeants et des agents de sécurité qui ont instauré un climat de terreur au sein de l'entreprise». C'est ainsi que «les dirigeants, de connivence avec les anciens syndicalistes, imposent leur loi pour faire barrage à la création d'une section syndicale», ajoutant que «ces derniers n'ont pas hésité à intimider et user de la force à l'encontre de certaines personnes ayant exigé la création d'une commission élective sous l'égide de l'union locale relevant de l'UGTA». Ils sont outrés par le comportement abusif et arrogant adopté par les dirigeants auxquels «il est demandé des comptes concernant les fonds des œuvres sociales dont les employés n'ont bénéficié que de quelques miettes (un cartable par an aux pères de famille) et demandent des justifications sur la disparition des autres avantages sociaux (colonies de vacances, hadj, omra, décès etc.) financés par les fonds des œuvres sociales». Cela dit, les protestataires dénoncent également «le diktat imposé par les dirigeants et les mesures en violation avec les textes et lois prises à leur encontre par les dirigeants qui se sont permis de torpiller les assemblées générales (consenties par l'entreprise) en renvoyant, manu militari, le représentant de l'union locale devant le portail de l'entreprise. M. Hamadouche, directeur des ressources humaines, accusé par les protestataires «d'être de connivence avec les ex-membres du syndicat gelé par l'union locale de l'UGTA, et à l'origine des embûches et obstructions concernant la création d'une nouvelle section syndicale sur la demande de l'union locale», raconte une toute autre version. Le DRH s'explique «Les protestataires dont les 5 licenciés et les 33 employés suspendus ont causé un lourd préjudice à la société en tenant un sit-in le 13 du mois, arguant qu'«ils ont été destinataires de questionnaires et de mises en demeure le lendemain et le surlendemain suite à quoi nous avons mis fin à leurs fonctions conformément à la réglementation interne de l'entreprise». Il avoue également avoir procédé à leur licenciement et suspension dans les 72 heures, affirmant que «les décisions leur ont été remises à l'entrée de l'entreprise de la main des agents de sécurité qui sont également des employés». Le DRH nous a reçus en l'absence du P-DG, M. Lezzar, actuellement en pèlerinage, et de son remplaçant M. Boulkadid. Des agents de sécurité nous ont escorté à l'entrée et à la sortie, veillant à nous dissuader de converser avec les autres employés qui, même derrière les fenêtres, murmuraient : «Nous vivons dans une atmosphère de terreur et des voies de fait ont été constatées au sein de l'entreprise.» En catimini, des employés qui nous ont fait de graves révélations ont affirmé «avoir peur des représailles des dirigeants et de certains agents exerçant sous les ordres de M. Benchalabi, ex-membre du bureau syndical chargé de la sécurité». La plupart des dirigeants ayant occupé des postes au sein du bureau syndical dont les activités ont été gelées officiellement en juin dernier, devant la persistance des protestataires à mettre sur pied une commission élective dans le dessein du renouvellement d'une section syndicale, il apparaît que la crise qui secoue cette entreprise publique est d'ordre syndico-syndical. A ce titre, les protestataires espèrent l'intervention des responsables de la centrale syndicale de l'UGTA, seule garante des valeurs relatives à l'exercice syndical. Pour l'heure et après avoir effectué des démarches au niveau de la centrale, les protestataires campent sur les lieux.