La Coordination des lycées d'Algérie (CLA) se déclare favorable à la formule du 13e mois pour la gestion des œuvres sociales de l'éducation. Un dossier qui a suscité un débat houleux et qui constitue un point de divergence entre les différents syndicats. A cet effet, un référendum est programmé pour le 7 décembre prochain afin de permettre aux travailleurs de l'éducation de décider de la meilleure formule pour la gestion de ce fonds. Dans un communiqué de presse, le syndicat explique qu'il a statué pour cette formule après avoir longuement étudié les trois formules de gestion existantes, (gestion centralisée, décentralisée et celle du 13e mois) et réalisé un sondage auprès de 25 000 travailleurs de l'éducation autour de la formule de gestion. Ce sondage a révélé que 62,13% sont favorables pour un 13e mois, alors que 29,63% sont pour la décentralisation et 8,24% penchent pour la centralisation. Le CLA appelle donc à voter la deuxième formule qui défend la décentralisation. Rappelant que les œuvres sociales sont des acquis arrachés par la lutte des travailleurs et que le fonds est alimenté par un prélèvement de 3% sur la masse salariale du brut de l'organisme employeur et indemnités toutes natures comprises, il précise que les méthodes de gestion des œuvres sociales, en plus de la gestion actuelle qui est régie par le décret n° 82-303 du 11/09/1982 et dans le secteur de l'éducation par l'article N° 158 du Men du 20/08/1994 ; il existe trois autres méthodes. La gestion centralisée consiste en l'installation ou l'élection d'une commission nationale de gestion des œuvres sociales qui recevra le montant total revenant de droit au secteur. Elle a pour rôle d'établir la répartition budgétaire par chapitre en fonction des domaines d'action puis de procéder à leur répartition aux commissions de wilayas. Selon le syndicat, les avantages de cette méthode de gestion sont très limités, car entourés d'opacité, de clientélisme et de corruption dans les investissements à réaliser. Elle est aussi caractérisée par un manque de transparence. La deuxième gestion, à savoir celle décentralisée, consiste à élire une commission au niveau de l'établissement qui organisera une assemblée générale chaque année pour décider de la répartition du montant revenant de droit aux travailleurs de l'établissement. Ses avantages sont, contrairement à la première formule : la transparence de gestion, la participation et le contrôle direct des travailleurs dans leur utilisation et l'action de solidarité. Aucune possibilité de corruption dans leur gestion n'est possible, mais son inconvénient est que la masse d'argent n'est pas importante bien qu'elle demeure proportionnellement la même au niveau de la wilaya ou national, mais sans grands projets à établir. Le plus de la troisième formule La formule du 13e mois de salaire consiste à verser à chaque travailleur du secteur de l'éducation sa part des œuvres sociales à la fin de chaque année sous forme de salaire. Ses avantages sont multiples, notamment la liberté de son utilisation par le travailleur, aucune possibilité de corruption, possibilité de création de fondation de solidarité en accord avec les travailleurs et aucune bureaucratisation dans leur gestion. En conclusion, le CLA estime, selon le même document, qu'à «la lecture des avantages et des inconvénients de chaque méthode de gestion, il apparaît clairement que le 13e mois de salaire et la décentralisation au niveau de l'établissement présentent plus d'avantages au profit des travailleurs.» Enfin, le CLA maintient le mot d'ordre pour la journée de protestation pour mercredi prochain, afin de rappeler les revendications de la corporation. Dans un communiqué de presse, le syndicat souligne que c'est un premier avertissement, qui prélude à d'autres mobilisations au cas où la tutelle persiste dans sa fuite an avant.