Une grève se tiendra au mois d'octobre prochain et un rassemblement aura lieu le 5 octobre pour souligner la portée symbolique de cette date. La gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation risque de compromettre le bon déroulement de l'année scolaire. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a décidé de se consacrer, dès la rentrée, à lutter pour briser le monopole autour de la gestion de l'argent qui est, en principe, «destiné à la solidarité au profit des travailleurs du secteur». Dans une conférence de presse tenue hier à Alger, Iddir Achour, secrétaire général du CLA, a annoncé une série d'actions de protestation en vue de faire valoir les revendications des enseignants du secondaire. Une grève se tiendra en octobre prochain. «Nous n'avons pas encore décidé de la date exacte ni de la durée, mais ce sera au début d'octobre», souligne le même conférencier en précisant qu'un rassemblement se tiendra probablement le 5 octobre pour la portée symbolique de cette date. «Nous restons par ailleurs ouverts à toute initiative provenant des autres syndicats du secteur. Nous sommes favorables à une action pour des revendications communes», ajoute M. Achour. Le CLA, qui se dit déçu, vu les conditions dans lesquelles se déroule la rentrée des classes, a remis sur le tapis sa liste de revendications, «toujours non satisfaites». En ouvrant le dossier des œuvres sociales, le ministre de l'Education nationale a jeté un pavé dans la mare. Pour le CLA, M. Benbouzid a, certes, exprimé son intention de décentraliser les œuvres sociales, «mais, il n'apportera aucun plus, si ces fonds restent gérés par les partenaires choisis par les commissions ministère-UGTA». La couleur est donc affichée, selon M. Achour, à travers l'inventaire des biens du secteur que le ministère de l'Education compte effectuer avec comme seul partenaire l'UGTA, qui était seul gestionnaire de ces biens des décennies durant. «Comment veut-on qu'un gestionnaire fasse le contrôle de sa propre politique ?» Sur ce même point, le CLA revendique le recours à la Cour des comptes et à l'Inspection générale des finances (IGF) pour faire le bilan de la gestion passée des biens des travailleurs de ce secteur. Le syndicat revendique en outre une décentralisation totale de la gestion de l'argent des travailleurs et réclame que la décision d'affectation des fonds de chaque établissement revienne à l'assemblée générale du même établissement. «C'est aux travailleurs de voir au cas par cas des demandes formulées, de décider de l'affectation de leur propre argent. Décideront-ils d'envoyer un collègue à une omra, ou le remettront-ils à la veuve de leur collègue, ou encore préfèrent-ils l'avoir comme 13e mois. Seule l'assemblée générale des travailleurs de l'établissement devrait être souveraine», préconise M. Achour. Si le CLA veut être partie prenante dans la gestion des œuvres sociales, le syndicat tient aussi à l'instauration d'une grille de salaires flexibles en fonction des prix réels et à une retraite de 100% après 25 ans de service.Le CLA participera également au rassemblement, prévu par l'intersyndicale, le jour de la tripartite. «Nous tenons à être présents pour contrecarrer toute atteinte à la retraite (principal point prévu pour la rencontre gouvernement-UGTA- patronat).»