Dans un communiqué, rendu public, à l'occasion du débat au Parlement au sujet du nouveau code de l'information, le syndicat national des journalistes (SNJ), affirme que «les députés d'abord, les sénateurs ensuite, ont, là, l'historique occasion de doter le pays d'un cadre législatif et juridique digne d'une presse à laquelle nous aspirons tous : libre, moderne et citoyenne». «Une presse ne répondant qu'aux strictes normes universelles. Une presse où le métier de journaliste, dangereusement dévalorisé ces dernières années, doit retrouver ses lettres de noblesses», déclarera le SNJ. S'adressant aux parlementaires, le syndicat déclare que «votre responsabilité en tant que représentation nationale est historique. Le Syndicat national des journalistes se fait l'honneur de s'adresser aux députés et aux sénateurs de la nation à travers cette modeste contribution». C'est ainsi que le SNJ propose la «reformulation de l'article deux (2) qui impose énormément de contraintes dans l'exercice de la profession. Cette série d'interdictions constitue réellement des handicaps pour les journalistes et limite leur liberté d'action et d'initiative. Cet article nécessite une modification dans le sens de plus de souplesse pour n'en garder que les interdictions raisonnables et universellement admises», comme on peut lire dans le communiqué. Par ailleurs le syndicat demande que «les sources soient protégées pour permettre un exercice sain de la profession de journaliste et, notamment, éviter le recours au réflexe de l'autocensure, ce qui est en soi une atteinte grave à la liberté de la presse. A priori, l'amende, imposée aux journalistes pour remplacer la peine d'emprisonnement qui est très lourde, les pouvoirs de l'autorité de régulation des médias qui sont exorbitants, sans pour autant être clarifiés, ont été déplorés par le syndicat, qui ajoutera que «le projet de loi ne fait pas référence à la levée du monopole sur la publicité de l'Anep qui constitue une source de rente, créant des disparités et des injustices. Alors que les conditions d'octroi des agréments «sont contraignantes et doivent être révisées pour plus de souplesse et de facilitation dans la création des titres sans recourir à l'allégeance», demande le SNJ. Le SNJ émet une remarque sur l'article 73, qui parle d'un futur statut du journaliste. «Or, ce statut existe depuis 2008 et est même publié au Journal Officiel n° 24 du 10 mai 2008», s'étonne le syndicat. En plus, le syndicat reproche «les violations de la législation du travail, sous de multiples formes, qui sont répétitives, systématiques et le plus souvent impunies dans la presse algérienne». Alors que l'attribution de la carte nationale de journaliste professionnel doit être délivrée par les soins de l'autorité de régulation de la presse écrite et non pas, comme le stipule l'article 78, par une autre structure autonome, propose le SNJ. S'agissant de l'ouverture de l'audiovisuel, l'entité syndicale déclare que «l'avant projet de loi n'en parle qu'en des termes vagues et généraux. Tout est relégué au chapitre de projets à venir». «Il est pour le moins insensé que d'éluder cette question si sensible d'une loi, organique de surcroît, appelée à régir le secteur de la presse, des médias, de la communication et de l'information en entier», ajoutera le communiqué.