Lancé le 1er novembre dernier, le métro d'Alger a déplacé au total plus d'un million de voyageurs durant le premier mois de son exploitation, soit l'équivalent du tiers de la population de la capitale. Depuis l'ouverture des souscriptions à un abonnement le 16 novembre, environ 1000 abonnés, essentiellement des étudiants, ont été enregistrés jusqu'ici, alors que les prévisions sont de 7000 abonnés. Ce bilan mensuel a été communiqué hier matin par le président-directeur général de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), Omar Hadibi, l'invité de l'émission «Hiwar el Youm» de la Chaîne I de la radio nationale. Le métro, après son inauguration officielle par le président de la République le 31 octobre, en pleines vacances scolaires, a été l'objet de toutes les curiosités. Un monde fou était allé à sa découverte, ce qui explique ce chiffre d'un million d'usagers en quatre semaines. M. Hadibi a évité toutefois de rentrer dans les détails du bilan. Aussi, il est impossible d'observer l'évolution des fréquentations journalières du métro après les premières semaines de son entrée en service et qui constituent la période de sa découverte par la population. Sur le terrain, on observe une chute libre du nombre de voyageurs surtout en dehors des heures de pointe. A titre d'exemple, samedi dernier, le train de 8h a quitté la station de la Grande poste d'Alger-Centre en direction de Bachdjarrah avec six personnes à bord. Le premier responsable se veut rassurant : «Nous n'avons observé aucune défaillance technique durant le premier mois d'exploitation du métro ni aucun aucun dépassement». Il reste que le grand problème de cette première ligne est l'impossibilité faite aux handicapés physiques d'y accéder. Les 10 stations ne disposent pas d'accès réservés à cette frange de la clientèle. Interrogé à ce sujet, M. Hadibi déclare : «Je leur demande de nous excuser. Allah ghaleb !» Les personnes handicapées, surtout celles se déplaçant sur des chaises roulantes, ont été selon lui ignorées dès la conception du projet lui-même. «Les études techniques du projet n'ont pas prévu l'aménagement d'accès réservés aux handicapés», explique-t-il. Il promet de rectifier le tir dans le cadre des extensions de la première ligne du métro vers El Harrach, Aïn Naâdja et la Casbah qui seront prêtes à l'horizon 2015. Les travaux en cours sur les extensions d'El Harrach et de la Casbah ont prévu des accès pour les handicapés physiques. Le problème n'est pas réglé pour autant puisque la fréquentation de la ligne principale leur est interdite de fait. Si un handicapé prend le métro dans la future station du centre-ville d'El Harrach, comment fera-t-il pour en sortir par celle de la Grande Poste ? Le tarif pourrait être revu à la baisse S'agissant des tarifs aux guichets, ils resteront inchangés, soit 50 Da le voyage simple (aller ou retour), au moins jusqu'au mois de mai 2012. «Après six mois d'exploitation, il y aura l'examen du bilan d'exploitation. Des décisions pourraient alors être prises», annonce-t-il. Dès le premier jour, les voyageurs ont qualifié d'«excessif» le prix unique de 50 Da le ticket. S'il s'avère que les usagers boudent le métro pour cette raison précise, les autorités pourraient être amenées à baisser les tarifs.