Plusieurs associations de la wilaya de Tizi Ouzou ont rendu publique avant-hier une déclaration où elles dénoncent leur exclusion de l'élaboration du projet de loi organique relative aux associations. «Nous, associations activistes culturels, acteurs et militants associatifs… dénonçons notre marginalisation dans le processus d'élaboration du nouveau projet de loi», peut-on lire dans le même document parvenu à notre rédaction. Les signataires de la déclaration considèrent que la mouture actuellement au niveau de la commission qui élaborera son rapport complémentaire avant l'adoption du texte à l'Assemblée populaire nationale (APN) est une «régression ouvrant la voie à la mort assurée de toute vie associative en Algérie». Un projet de loi «rejeté» par les signataires. Selon ces associations, «durant plus d'un quart de siècle (1962-1990), à l'exception des organisations satellites du FLN, très peu d'associations ont vu le jour, si bien qu'il est difficile de parler de vie associative en Algérie». Cependant, expliquent-elles, la Constitution de 1989 a bouleversé le paysage politique, mais aussi celui de la société civile, permettant la libre création d'associations. Une liberté qui sera «confirmée par la loi 90-31 du 4 décembre 1990, portant création et gestion des associations… rompant, par la même occasion, avec les pratiques antérieures», est-il écrit. Les associations culturelles Amusnaw, Aghbalu, la Maison des droits de l'homme et du citoyen Tizi Ouzou, le Centre de documentation en droits de l'homme Béjaïa, Numidia Oran, ainsi que ArtWatch kabylia, que sont les 6 signataires de la déclaration, estiment par ailleurs que la période allant de 1999 à nos jours est une «période d'étouffement». Malgré, arguent-elles, «la signature par l'Algérie de plusieurs accords internationaux, celle-ci reste de loin celle qui a vu la reconnaissance d'un nombre très réduit d'associations». Ce qui dénote bien, selon leur déclaration, «la volonté des pouvoirs publics de museler le champ associatif». Invitant les pouvoirs publics à venir consulter les concernés par ce projet de loi, les rédacteurs du même document estiment que «le mouvement associatif en Algérie a acquis un niveau d'expérience, de maturité et de professionnalisme qui lui confère le droit d'être associé à toute réforme qui le concerne en premier lieu». Ainsi, après les associations de la wilaya d'Oran qui ont interpellé dernièrement les pouvoirs publics leur demandant simplement le retrait du projet de loi organique relative aux associations, qu'elles considèrent «contraire aux engagements internationaux de l'Algérie», la liste des opposants à ce projet de loi semble bien ouverte, et peut-être très longue !