Les travailleurs de Sonatrach sont mécontents de la décision prise par la direction générale relative à la révision à la baisse du taux d'augmentation des primes pourtant négocié avec les représentants syndicaux. Selon des syndicalistes, la décision de baisser le taux d'augmentation des primes à 53 %, alors qu'elle était prévue à 80 %, sera dénoncée par les travailleurs, décidés à tenir dans les prochains jours une assemblée générale, afin de prendre les décisions «qui s'imposent». Selon notre source, la nouvelle direction de Sonatrach a remis en cause l'augmentation des primes, notamment la prime de nuisance et d'éloignement à un taux de 80%, tel qu'il a été convenu du temps de l'ex-P-DG Nordine Cherouati. Ce dernier avait accepté d'accorder une augmentation des primes avec effet rétroactif à partir du mois de juillet 2008 à un taux de 80%. Une revendication arrachée suite à une mobilisation des salariés qui avait duré plus d'un mois (mars 2011). Selon les syndicalistes, le directeur des ressources humaines du groupe Sonatrach a envoyé, il y a quelques jours, une correspondance interne informant les travailleurs que le taux d'augmentation de 80% des primes sera revue à la baisse, à un niveau de 53%, et ce, depuis juillet 2008. Les travailleurs de Sonatrach avaient reçu déjà la première tranche du rappel des primes (15 mois) au mois de septembre dernier. Mais, pour la deuxième tranche qui concerne une période de 18 mois, la direction de Sonatrach compte appliquer une augmentation de 53%, tout en récupérant l'augmentation accordée pour la première période où les travailleurs avaient bénéficié des 80%. «C'est inadmissible. La direction n'a pas respecté l'accord salarial signé avec les représentants syndicaux. Le comble est le fait que la décision est prise sans aviser notre syndicat. On ne laissera jamais passer cette erreur. Les travailleurs comptent tenir une assemblée générale pour décider d'une action d'envergure afin d'obliger la direction à respecter ses engagements avec les travailleurs qui ont mis en péril leur vie pour bénéficier de leurs droits les plus élémentaires. Ce n'est pas de l'aumône. C'est notre dû», a tenu à dénoncer un syndicaliste, qui a requis l'anonymat par crainte de représailles et de pression de la part de la nouvelle direction. Avant la tenue de l'AG, le syndicat national a été saisi par les instances locales des travailleurs. Le Syndicat national est tenu de clarifier cette «décision unilatérale» auprès de la nouvelle direction. «Si le Syndicat n'arrive pas à se faire respecter, on agira comme il se doit», menace notre source. Rappelons que la plate-forme des revendications des travailleurs du groupe Sonatrach n'est pas totalement satisfaite. Seulement 5 points ont été acceptés sur une liste de 14 revendications. L'ex-P-DG avait promis d'examiner les préoccupations soulevées par les collectifs des travailleurs, mais avec la décision de son limogeage, les travailleurs ont dû temporiser le temps que le nouveau patron puisse s'imprégner de la situation de l'entreprise.