Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, n'a pas exclu dimanche à Nouakchott des négociations, "le cas échéant", en vue de faire libérer les otages français et européens détenus au Sahel. "Nous gardons, par tous moyens appropriés, le maximum de canaux d'informations et, le cas échéant, de négociations", a déclaré M. Longuet à la presse avant de participer à une réunion de ministres de la Défense de dix pays d'Europe du sud et d'Afrique du nord. "Cela n'interdit pas de porter un jugement définitif sur les gens qui prennent des otages, mais le principe de vérité s'impose, nous souhaitons d'abord les récupérer", a-t-il ajouté. "Il y a une quinzaine d'otages européens de toute nationalité", a rappelé M. Longuet, se déclarant "solidaire" de chacun d'eux. "Tous les pays s'efforcent de garder des canaux de communications", a-t-il dit. Il a cependant affirmé que "la France n'est pas responsable du comportement de ses ressortissants qui vivent à l'étranger". "Il y aura toujours de par le monde des Henry de Monfreid (écrivain et aventurier français du XXème siècle) et des Rambo qui vivent leur propres aventures. Nous ne pouvons pas être responsables de chacun d'entre eux", selon lui. Les derniers Français enlevés le 24 novembre à Hombori (nord du Mali), Serge Lazarevi et Philippe Verdon, ont un passé trouble dans des zones instables d'Afrique et des Balkans, qui ont suscité des questions sur les raisons de leur présence dans cette zone dangereuse du Mali au moment de leur enlèvement. Un enlèvement revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a également revendiqué celui de trois autres otages le lendemain à Tombouctou, également dans le nord du Mali. Un touriste allemand qui était avec eux et avait résisté à son enlèvement, avait été tué. Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus en otage dans le Sahel par Aqmi et un groupe dissident.