Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugé hier «immoral» que l'Occident accuse la Russie de bloquer une résolution sur la répression sanglante en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU alors que les Occidentaux refusent de faire pression sur les extrémistes syriens. «Ceux qui refusent de faire pression sur la partie extrémiste et armée de l'opposition (en Syrie) sont les mêmes qui nous accusent de bloquer le travail du Conseil de sécurité de l'ONU. Je considère que cette position est immorale», a déclaré Sergueï Lavrov, dans des propos retransmis à la télévision russe. Il a par ailleurs réitéré la position russe sur le dossier syrien, relevant que le Conseil de sécurité ne devait pas stigmatiser le seul régime de Bachar Al Assad. Nos partenaires (...) ne veulent pas condamner les violences des groupes armés extrémistes contre les autorités légales de Syrie, a-t-il souligné. Selon le ministre russe, le but de ces opposants est de provoquer une catastrophe humanitaire en vue de provoquer une ingérence étrangère dans le conflit. Il a aussi jugé mauvaise la décision des Etats-Unis et des pays européens d'imposer des sanctions contre Damas, estimant qu'elles avaient des conséquences négatives pour la population. «Il me semble que l'objectif est sans aucun doute de provoquer une catastrophe humanitaire pour obtenir un prétexte permettant d'exiger une ingérence étrangère dans le conflit», a affirmé le chef de la diplomatie russe. Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe évoqueront le 17 décembre la création d'une mission d'observation pour la Syrie, a annoncé de son côté le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci. «Les ministres des Affaires étrangères de tous les pays arabes se réuniront samedi prochain, et nous espérons que (…) la création d'une mission d'observation permettra à la Ligue d'assurer un suivi décisif de la crise», a déclaré M. Medelci. Fin novembre, les pays arabes avaient décrété des sanctions économiques contre la Syrie en réponse au refus de Damas d'accueillir les observateurs de la Ligue. Selon le ministre algérien, ces sanctions pourraient être levées si Damas accepte de signer un protocole prévoyant l'envoi d'observateurs dans ce pays du Proche-Orient. «Ce protocole n'est ni la Bible ni le Coran. C'est un texte qui peut faire l'objet de négociations», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. Moscou a appelé Damas à signer le protocole relatif à l'envoi d'observateurs arabes en Syrie, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Nos recommandations, qui ont été transmises à Damas, consistent à signer ce protocole et à accepter les observateurs dans les plus brefs délais», a indiqué le chef de la diplomatie russe lors d'une conférence de presse tenue au terme des négociations avec son homologue algérien Mourad Medelci. Dans le même temps, M. Lavrov a annoncé que la Russie était également prête à envoyer ses observateurs en Syrie. «Comme nous l'avons déjà indiqué lors de nos contacts avec la Ligue arabe et le gouvernement syrien, la Russie est disposée à envoyer des observateurs en Syrie pour accompagner la mission arabe», a rappelé le ministre russe.