La énième tentative d'Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, d'assainir le conflit l'opposant au mouvement des redresseurs, issu de la même formation, semble être d'ores et déjà vouée à l'échec. Et pour cause, les propos du patron du FLN, lors de son allocution prononcée vendredi dernier à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 5e session du comité central du parti n'ont guère suscité l'effet escompté auprès des dirigeants des mouvements de redressement. Parmi eux, l'ancien ministre du Tourisme Mohamed Seghir Kara qui, dans une réaction à chaud au discours de Belkhadem, n'hésitera pas à qualifier ce dernier «d'artisan de la langue de bois». «Il (ndlr, le SG du FLN) a prononcé un discours sur la défensive et tout ce qu'il a dit relève de la langue de bois pure et dure», a déclaré M. Kara dans une déclaration faite, hier, au Temps d'Algérie. Usant d'un ton railleur, notre interlocuteur n'ira pas par quatre chemins pour décliner cette nouvelle invitation d'Abdelaziz Belkhadem à l'adresse de ses détracteurs qu'il a qualifiés de «frères», leur demandant de réinsérer les structures «légales» du FLN. De leur côté, les redresseurs ne semblent pas accorder le moindre sérieux à ces propos. Et pour preuve, Mohamed Seghir Kara persiste à dire qu'au sein du FLN, «la seule personne à s'être écarter des principes de base du parti ainsi que de son règlement intérieur, c'est bel et bien son actuel chef de file». Les redresseurs, qui revendiquent à l'unisson le sigle du parti, se sont toujours montrés respectueux du règlement intérieur du FLN», dira-t-il, ajoutant que c'est à Belkhadem «de revenir sur le droit chemin». Il accuse ce dernier d'avoir abusé de son poste de secrétaire général du FLN pour faire siennes «des pratiques tyranniques» au détriment de la cohésion des rangs du parti et de ses intérêts. Dans la même optique, le porte-parole des redresseurs s'interroge sur les vraies raisons qui ont poussé Belkhadem à évoquer de nouveau ce conflit qu'il a lui-même qualifié de «dossier clos», lors de la tenue de la session extraordinaire du comité central du parti d'août dernier. Des propos qui avaient suscité la colère de ses détracteurs, les qualifiant «d'irresponsables». Une colère que Abdelaziz tente de tempérer vainement, aujourd'hui, alors que le rendez-vous des élections législatives s'approche à grands pas et que les animateurs du mouvement des redresseurs ont avalisé la décision de se présenter à ce scrutin en élaborant leurs propres listes. Selon le porte-parole des redresseurs, un communiqué sera rendu public dans les jours à venir par rapport au discours du secrétaire général du FLN.