QuelLE que soit la virulence du ton et des propos qu'utilisera, cette semaine, Salah Goudjil, coordonateur des redresseurs, au cours de la conférence de presse réservée pour répondre au SG du FLN, il semble qu'il ne sera pas pris au sérieux par la direction du parti. Pour l'état-major du FLN, «le dossier des redresseurs est définitivement clos». Kassa Aïssi, le chargé de communication du FLN, a soutenu hier que le dossier des «redresseurs» relève désormais du passé. «Le dossier a été clôturé lors de la tenue de la dernière session extraordinaire du comité central du parti», a-t-il dit. «Je ne veux et ne peux parler de ce dossier qui est, désormais, fermé comme l'avait souligné publiquement le SG du parti», a déclaré notre interlocuteur. Par de tels propos, le même responsable sous-entend que la conférence de presse de Goudjil ne suscite pas le moindre intérêt. Si la conférence de presse est attendue par les médias, elle est complètement ignorée par la direction du FLN. M. Goudjil aura, en effet, à lire devant les représentants des médias la déclaration préparée minutieusement depuis plusieurs jours en guise de réponse appropriée au propos du SG Abdelaziz Belkhadem lors de l'inauguration des travaux de la session extraordinaire du comité central du parti. Ces propos ont mis dans l'embarras et provoqué la colère des représentants des redresseurs notamment Mohamed Séghir Kara qui a qualifié le SG du FLN «d'irresponsable» tout en considérant comme étant «une insulte pour l'ensemble des Algériens» sa dernière sortie publique. A cette occasion, le SG du FLN avait, rappelle-t-on, taxé le mouvement des redresseurs de groupe de personnes qui ne sont pourvus ni de programme politique, encore moins de projet de société. Dans son allocation prononcée à la fin du mois écoulé devant les membres du Comité central du parti, Belkhadem, qui affirmait que «rien ne peut se faire sans le FLN», s'est laissé aller en outre dans une sorte de jeu d'avilissement du profil de Salah Goudjil qu'il a vraisemblablement traîné dans la boue en le décrivant comme étant un personnage monotone et stéréotypé. M. Goudjil entend prendre sa revanche au cours de cette rencontre avec la presse. Néanmoins, s'il parvient à intéresser une partie de l'opinion, il lui sera difficile de coopter l'attention de la direction du FLN qui est déjà plongée dans la préparation des prochaines échéances électorales et qui lui affiche, à en croire Kassa Aïssi, une totale indifférence.