Des représentants des autorités syriennes ont signé un protocole autorisant le déploiement de la mission d'observateurs de la Ligue arabe en Syrie, ont annoncé hier les médias arabes. Les observateurs de la Ligue arabe devront s'assurer que le gouvernement syrien essaie véritablement de régler pacifiquement la crise dans le pays et d'arrêter l'effusion de sang. Auparavant, la Ligue arabe a suspendu la Syrie de l'organisation et a imposé des sanctions économiques à son encontre, suite à des heurts incessants qui auraient déjà fait, selon l'ONU, près de 5000 morts. Damas dément ce chiffre et affirme que le pays est en proie à des bandes armées financées depuis l'étranger. Le ministre des affaires étrangères et des émigrés syrien, Walid al-Mouallem, a affirmé hier que le protocole de la mission de la ligue arabe a été signé, hier, au siège de la ligue arabe au Caire. Dans une conférence de presse tenue hier, M. al-Mouallem a souligné qu'on a convenu cette démarche avec le secrétaire général de la ligue arabe «qui est ami commun et ex-expert juridique», ajoutant que le secrétaire général de la ligue s'est mis d'accord sur l'introduction de certaines modifications sur le texte du projet de protocole. «Nous nous sommes accordés sur un ensemble d'annexions syriennes et le comité ministériel arabe s'est réuni à Doha pour approuver les modifications qui étaient au fond du projet de protocole», a indiqué M. al-Mouallem qui a souligné qu'il a constaté un souci de la souveraineté syrienne. M. al-Mouallem a affirmé, à cet effet, que la signature du protocole est le début d'une coopération entre la Syrie et la ligue arabe et que la Syrie accueillera la mission des superviseurs de la ligue qui représentent les pays arabes. «Nous allons traiter avec sérieux, professionnalisme et objectivité cette mission d'un mois renouvelable après l'approbation des deux parties pour un autre mois seulement», a-t-il précisé. Evoquant la coordination entre la Syrie et la mission de la ligue arabe, M. al-Mouallem a dit : «nous accueillons favorablement tout effort arabe sincère qui contribue au règlement de la crise, et les superviseurs verront de leurs yeux que des groupes terroristes armés existent en Syrie, sèment la destruction et tuent les citoyens». D'autre part, il a fait noter que certaines parties veulent l'internationalisation de la crise syrienne et que ce qui s'est passé a dévoilé les intentions de ces parties, précisant que celui qui veut l'intérêt du peuple syrien ne lui impose pas des sanctions économiques et ne cherche pas à internationaliser sa crise au sein du conseil de sécurité. M. al-Mouallem a insisté que la souveraineté syrienne est protégée au fond du protocole et que la décision de la signature dudit protocole est nationale par excellence. «La direction syrienne prend les décisions qui protègent l'intérêt du peuple syrien», a précisé M. al-Mouallem qui a affirmé que la Syrie veut sortir de la crise en édifiant une Syrie sécurisée, moderne et un modèle de démocratie et de pluralisme. «Nous voulons sortir de cette crise mieux qu'auparavant pour édifier la Syrie et celui qui veut y contribuer sera le bienvenu», a-t-il dit. Pas de changement dans la position russe Abordant la position russe, M. al-Mouallem a indiqué qu'il n'y a pas de changement dans la position russe et que la coordination persiste avec la Russie, ajoutant que c'est elle qui «nous a conseillé à la Syrie de signer le protocole de la ligue, ce qui a été fait». Passant à la Turquie, M. al-Mouallem a affirmé qu'il n'y a pas de contacts avec les Turcs en raison de la position du Parti de la justice et du développement qui voit avec un seul œil et qui est allé jusqu'à l'imposition de sanctions à la Syrie. «Nous avons travaillé durant 10 années pour établir les meilleures relations avec la Turquie et c'est elle qui les a sapées», a indiqué M. al-Mouallem. Questionné sur la tentative d'internationaliser les sanctions économiques imposées à la Syrie, M. al-Mouallem a affirmé que cela n'aura pas lieu. «Ils veulent internationaliser les sanctions économiques et ceci est peu probable. Auparavant, ils avaient menacé d'un acte militaire et nous avons dit aussi que ceci peu probable et qu'il n'aura pas lieu. Nous ne craignons par l'internationalisation car les intentions de l'Occident et de certains arabes sont dévoilées. La question n'allait pas dépasser les sanctions économiques», a affirmé M. al-Mouallem, qui a ajouté que la Syrie ne suppliera personne et que ceux qui croient que les sanctions affecteront le peuple syrien s'illusionnent. Les principaux points de l'accord Répondant à une question sur le contenu du protocole, il a fait noter que le protocole prévoit l'accès de la mission aux points chauds et non pas aux points militaires sensibles et l'exécution du 1er article du plan d'action arabe. «Nous allons permettre aux journalistes d'entrer en Syrie tout en espérant qu'ils pratiquent leur mission honnêtement», a dit M. al-Mouallem, ajoutant que la mission des superviseurs sera sous la protection de l'Etat syrien, qu'elle sera libre dans ses déplacements et que ses rapports seront envoyés au secrétaire général de la ligue et à la partie syrienne pour les discuter avant tout acte conformément au protocole et aux modifications syriennes. Il a souligné que la coordination entre la mission et le gouvernement syrien sera à travers un comité national qui sera formé pour cet objectif. Questionné sur le règlement en Syrie, il a affirmé que le règlement politique doit être basé sur le dialogue et la réconciliation nationale, faisant noter que des parties de l'opposition à l'étranger refusent le dialogue.