Le gouvernement syrien a déploré lundi la décision de la Ligue arabe d'imposer des sanctions économiques à la Syrie, et demandé à l'organisation panarabe de «revoir» sa décision en vue de régler la crise que traverse le pays depuis plus de huit mois. Dans sa réaction au lendemain de l'imposition de sévères mesures économiques arabes contre son pays, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a affirmé que la Ligue arabe avait «coupé» toutes les relations avec Damas, déjà affecté par de sévères sanctions européennes et américaines. «En prenant des sanctions, la Ligue a fermé toutes les portes avec la Syrie et comme vous le savez certains membres de la Ligue poussent à l'internationalisation du conflit», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Damas. «Si les pays arabes revoient leurs décisions et leurs mesures économiques, ceci ouvrira la porte à une coopération future», a-t-il souligné, réaffirmant que les troubles en Syrie sont l'œuvre de «groupes terroristes» voulant déstabiliser le pays. Dans ce contexte, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Al-Arabi, a, dans une lettre adressée lundi à M. Mouallem, réitéré son appel au gouvernement syrien pour signer le protocole relatif à l'envoi d'observateurs arabes en Syrie en vue d'une solution arabo-arabe à la crise qui frappe ce pays depuis la mi-mars. Dans sa missive, Al-Arabi qui répondait à deux lettres que lui a envoyées récemment Mouallem, a souligné que «si Damas signait ce document, la Ligue arabe pourrait réviser ses décisions» dont celle relative à l'imposition de sanctions économiques et commerciales contre le gouvernement syrien. Le secrétaire général de la Ligue arabe a également précisé dans sa lettre que le comité ministériel arabe chargé du dossier syrien était prêt à apporter «de légères modifications» au protocole relatif à l'envoi d'observateurs arabes en Syrie. Il a affirmé que la Ligue était prête à modifier l'intitulé du protocole, comme l'exige Damas, et à y insister «sur la question de la coordination entre la mission d'observation et les autorités syriennes». La Ligue arabe avait auparavant rejeté une série de modifications réclamées par Damas sur son plan de sortie de crise, qui prévoit un arrêt des violences et l'envoi d'observateurs arabes, estimant que toute modification à ce projet «changerait radicalement la nature de la mission» qui consiste à superviser la mise en œuvre du plan arabe.