Le scénario afghan avec le retour de «combattants» algériens pour fortifier les rangs du groupe islamique armé (GIA) semble se reproduire avec, cette fois, la guerre en Libye et la situation sécuritaire en Syrie. L'information donnée par un site libyen hostile au Conseil national de transition (CNT) dans le pays, selon laquelle Abdelhakim Belhadj, ancien membre du groupe islamique combattant libyen, converti en «révolutionnaire» lors du conflit armé avec le «poste» de «gouverneur militaire de Tripoli» se serait rendu en Syrie pour coordonner le soulèvement armé contre le pouvoir en place, semble se confirmer par un compte rendu intitulé «Des Libyens épaulent les insurgés syriens», paru dans l'édition d'hier du quotidien français Le Figaro. Le journal donne des détails sur l'entrée, au pays de Bachar El Assad, de «combattants» libyens, bien armés et bien équipés, soucieux d'«exporter» la guerre comme ils ont tenté de le faire pour l'Algérie. Le compte rendu publié par Le Figaro serait à prendre au sérieux puisque l'envoyée spéciale du quotidien a accompagné, en sol syrien, trois «combattants» libyens, dont Adem Kikli, présenté comme étant «un proche de Abdelhakim Belhaj, l'ancien djihadiste devenu gouverneur militaire de Tripoli». Le reportage réalisé par l'envoyée spéciale du Figaro accompagne les trois «combattants» et décrit leur rencontre avec des «insurgés» syriens en lutte armée contre le pouvoir en place. Cette dernière assiste à la remise de matériel de guerre par les trois «combattants» libyens à des insurgés syriens. Le compte rendu détaillé signé par l'envoyée spéciale du Figaro ne peut qu'accréditer la thèse du déplacement de «combattants» libyens en Syrie, et, fort probablement, de membres d'Al Qaïda, rappelle le mouvement d'anciens «combattants» arabes revenus d'Afghanistan pour relancer des attentats spectaculaires (comme le double attentat suicide aux véhicules piégés ayant ébranlé Damas, avant-hier et autres massacres, faisant de très nombreuses victimes. Ce qui fait craindre à des observateurs avertis de la situation sécuritaire, un renouvellement de l'«expérience dramatique reproduisant les mêmes méthodes, à savoir déplacement d'armes et d'éléments. Une guerre qui réactive l'islamisme «politique» Les pays qui pourraient être les plus touchés par la relance de l'internationale terroriste, à coups d'armes et d'éléments, seraient ceux limitrophes à la Libye et la Syrie. Ceci au moment où les pays du Sahel multiplient efforts et concertations pour venir à bout du groupe islamiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou AQMI) dans la région. L'organisation terroriste dirigée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, qui était déjà aidé par des «combattants» libyens, avant même l'éclatement du conflit armé en Libye, est l'un des plus grands bénéficiaires de cette guerre dans ce pays, avec le flux d'armes arrivées vers ses maquis. En parallèle, l'islamisme «politique» est réactivé et même soutenu, comme en témoignent certains «détails» dont l'aide accordée à Oussama, un des fils de Abassi Madani, numéro un du FIS dissous, pour la création d'une chaîne de télévision satellitaire baptisée «Al Magharebia».