En tenue militaire et à travers une conférence de presse organisée à Tripoli, le chef islamiste Abdelhakim Belhadj a déclaré officiellement la libération de la capitale libyenne par les «révolutionnaires». Cette annonce a soulevé les cris d'«Allah Ou Akbar» dans la salle. Abdelhakim Belhadj a indiqué qu'à partir de ce jour, l'ensemble des groupes armés sont désormais sous le seul commandement du Conseil militaire de Tripoli. Abdelhakim Belhadj, alias Abou Abdellah Assadak, est né en 1966 en Libye. Ingénieur de formation, il a rejoint les groupes armés en Afghanistan, Tchétchénie et en Irak. Il a été actif au sein du groupe islamique des combattants en Libye. En 1980, il a combattu les Soviétiques lors de la guerre d'Afghanistan. Il a par la suite vécu successivement au Pakistan, en Turquie et au Soudan. Arrêté en 2004, il est interrogé par la CIA en Thaïlande puis remis aux autorités libyennes. Il a fait partie d'un groupe de 170 islamistes libérés à l'instigation de Sif Al Islam Kadhafi dans le cadre d'un accord avec le groupe islamique combattant en Libye. Lors de l'insurrection en Libye, il a réussi rapidement à s'imposer comme chef militaire pour diriger des combattants insurgés. Abdelhakim Belhadj a mené les combats à Djebel Nefoussa avant de rentrer avec les combattants à Tripoli. L'émir du Groupe islamique des combattants libyens (GICL) est le premier à être entré à Bab-Razzia. Les islamistes de Libye sont accusés d'avoir assassiné le général Abdelfattah Younes, fin juillet 2011. La prise en main de l'armée libyenne par les islamistes a été attendue et n'était pas une surprise. Le président du Conseil national n'a pas pu se rendre pour l'instant dans la capitale libyenne, craignant l'insécurité. Mustapha Abdeljalil n'est pas seulement menacé par les partisans de Kadhafi mais également par ceux qui ont assassiné le général Abdelfattah, selon des sources proches du CNT.