Présenté au parquet de Sidi Bel Abbès pour escroquerie et usurpation d'identité, un faux douanier âgé de 52 ans a été mis sous mandat de dépôt. Il a été interpellé en fin de semaine par la police judiciaire suite à une plainte déposée par un jeune chômeur de 26 ans à qui il avait promis un travail à la direction générale des douanes contre deux millions de centimes, rapporte notre correspondante locale. «La victime qui a découvert par la suite que c'était un faux cadre de la douane l'a dénoncé à la police» ! Et si c'était un «vrai cadre des douanes», alors ? Eh bien, à la question ainsi formulée, il aurait été difficile de répondre. Si c'était un vrai qui a «rempli» son contrat, il aurait empoché sa commission et personne n'en aurait entendu parler en dehors des autres clients que l'heureux jeune homme recruté n'aurait certainement pas manqué de rabattre pour son généreux bienfaiteur. Quand on est un jeune homme au chômage qui a fini par dénicher un job grâce à la tchipa, on connaît forcément d'autres chômeurs prêts à emprunter le même sentier à qui on veut bien rendre service. Et si c'était un faux cadre des douanes, mais susceptibles quand même de procurer des emplois parce qu'il connaît suffisamment de vrais au point d'obtenir une fausse carte professionnelle qui lui permet de rabattre d'authentiques chômeurs suffisamment riches pour payer une commission pour travailler à la douane et pourquoi pouvoir un jour faire à d'autres chômeurs ce qu'on leur a fait à eux ? Il n'y a finalement que les faux cadres de douanes qui se font arrêter. D'abord parce qu'une fois démasqués, ils se révèlent pour ce qu'ils sont : de petits escrocs à la petite semaine qui se font dénoncer parce qu'ils sont incapables de procurer le moindre petit boulot et, ce qui aggrave leur cas, n'ont aucun pouvoir susceptible de dissuader leurs «clients» d'aller se plaindre. Pourtant, le «métier» de faux cadre des douanes ne suscite des vocations que parce que les vrais cadres, corrompus ou simplement escrocs, prospèrent. Et si on s'attaquait donc aux vrais avant les faux ? Simple histoire de science-fiction, imaginons, une fois oubliée l'histoire des vrais cadres des douanes qui procurent ou prétendent procurer du travail contre tchipa, le ridicule d'un faux qui tente d'escroquer un jeune chômeur, mais nous sommes déjà dans une autre vie. Alors autant dire qu'il n'y a pas de jeunes chômeurs. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir