Quarante gangsters ont attaqué durant la nuit de dimanche les habitations de la nouvelle cité 1200 Logements de Birtouta (Alger), selon des témoignages de victimes appuyés par une source sécuritaire. Armés de haches, de sabres, de barres de fer et de grands couteaux, les membres du groupe de malfaiteurs, composé de 40 jeunes, ont agressé des passants, des femmes et des propriétaires de véhicules. Ils ont subtilisé à leurs victimes notamment des téléphones portables, des bijoux, des sacs à main en brisant même plusieurs vitres de véhicules. Une femme au volant de sa voiture a vu toutes les vitres voler en éclats avant de se faire voler ses biens, selon des victimes présentes sur les lieux de l'agression. Une véritable scène de guerre de violence a été vécue au niveau de cette cité où cette bande de malfaiteurs a installé un «état de siège». C'est vers 20h00 avant-hier que l'assaut a été donné par ces gangsters qui ne craignaient rien, d'autant plus que les policiers n'étaient pas présents à cet instant sur les lieux. «On a vécu le pire», disait un jeune issu du quartier La Madrague à Ain Bénian, venu dans cette cité avec un voisin, à bord de son véhicule, rendre visite à un proche. Arrivés dans ce quartier, ils ont été agressés par les malfaiteurs qui leur ont volé leurs téléphones portables. «Ils étaient une quarantaine, tous armées de sabres, de couteaux et de barres de fer. Ils nous ont sommés de leur donner ce que nous possédions comme valeur. Face à cette menace, nous n'avons pas eu d'autre choix que de nous plier à leurs exigences, alors ils ont pris nos téléphones portables et une somme de 4000 DA qui était en ma possession», explique-t-il. Le phénomène de la violence et de l'agression est en train de prendre une autre forme beaucoup plus dangereuse et inquiétante à la fois. Récemment, des actes similaires avaient eu lieu dans divers quartiers d'Alger. La Carrière, Bab El Oued, Baraki, Climat de France, Draâ Diss, Oued Koreich, Birtouta et Ain Bénian. Dans les banlieues algéroises, plusieurs jeunes sont armés d'armes blanches, notamment des haches, de grands couteaux et de sabres de guerre, mais également de boîtes de gaz lacrymogène pour se lancer dans des batailles rangées. La situation est très inquiétante, d'autant que durant les huit derniers mois de l'année passée, des attaques, des bagarres à l'arme blanche ont été signalées à Baraki, Bab El Oued, Baba Ali, Saoula et Ain Bénian, entre plusieurs gangs qui s'entretuent pour tenter de «dominer» des secteurs. Une fois que le gang détient le périmètre, la plupart des jeunes qui font partie de cette bande occupent les marchés de l'informel dans le but d'avoir de l'argent, puis de s'approvisionner en drogue.