Ahmed Ouyahia, SG du RND, considère que «le divorce» du MSP de l'alliance présidentielle composée du FLN et du RND était consommé depuis longtemps. «Le MSP est encore au gouvernement...» Au Parlement, on a fini le travail des réformes et je tiens à préciser que le MSP n'a voté aucun des six projets de loi présentés dans le cadre des réformes politiques. Donc, il y a eu divorce depuis longtemps», a-t-il dit lors d'une conférence de presse animée hier, au lendemain de la réunion du conseil national du parti. En précisant que cette alliance a été conclue «avec le président de la République pour mettre en œuvre son programme», M. Ouyahia a souligné que son devenir sera déterminé après les élections législatives. Il a affirmé qu'il n'a jamais été «emballé par l'idée d'élargir l'alliance à un autre parti de tendance islamiste», et que le successeur du MSP sera un parti qui a toujours soutenu le programme du Président. «Je pense que le FLN, pour plusieurs raisons, y compris organiques, sera toujours l'allié du Président. Il y a aussi Amara Benyounès, (président de l'UDR, parti non agréé NDLR), qui a été un grand soutien du Président Bouteflika, pourquoi pas ?» a-t-il dit. Sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2014, le SG du RND dira : «Nous sommes tous penchés sur les élections législatives ; il est encore trop tôt pour évoquer la présidentielle de 2014. On en parlera le moment venu». A propos des rumeurs sur son éventuel remplacement à la tête du gouvernement en prévision des législatives, le SG du RND dira qu'il «n'a pas de commentaire à faire à la place du chef de l'Etat, seule autorité habilitée à prendre cette décision souveraine». «Il est clair que le Premier ministre est nommé pour connaître une fin de fonctions», dira Ouyahia qui ne manquera pas de se demander «pourquoi les législatives de 2002 et de 2007 ont été organisées sous la direction des SG de partis politiques ?» Selon lui, ces rumeurs répondent aux craintes exprimées par certains sur la victoire des islamistes, ou ceux dont les résultats seront défavorables et qui sont soucieux de multiplier les garanties dans l'organisation de ces élections. «En tout cas, c'est une décision souveraine du chef de l'Etat», a-t-il dit. La leçon a été retenue Pour lui, l'Algérie a tiré doublement la leçon de son expérience vécue au début des années 1990 «qui ne sera pas rééditée vu que les Algériens savent que l'anarchie ne mène pas loin». L'amendement de la Constitution de 1996 a mis «en place les verrous de la protection de la République. Nul ne peut faire de la politique sur le dos des fondamentaux qui sont des points non révisables», a-t-il indiqué. Il a expliqué que le RND a rejeté l'idée de la constituante, synonyme «d'une vacance et d'une transition qui peuvent mener même au changement du nom de l'Etat». «Nous sommes contre la constituante car notre système électoral est basé sur la proportionnelle, ce qui fait qu'il faut un miracle pour avoir la majorité. Chez nous, une loi importante est une loi organique. Pour la faire passer, il faut avoir la majorité absolue, ce qui n'est pas évident non plus. Le Sénat a été souvent dénigré alors qu'il peut ne pas être utile pendant 24 ans, mais en cas de problème, le système de vote dans la chambre haute du Parlement protègera la République», a-t-il expliqué. A propos des législatives, le RND ne compte pas jouer perdant. «Nous n'acceptons pas d'être le mouton sacrifié de l'Aïd (...) Nous espérons avoir plus d'électeurs et nous nous sommes préparés pour ça», a-t-il dit. Pour lui, la seule façon de faire face à la montée des partis islamistes est le travail. A ce propos, il n'a pas raté l'occasion de tirer sur les partis démocratiques qui «passent leur temps à critiquer le pouvoir,dire que le pays est f... et trouvent des arguments pour justifier leur échec au vote». M. Ouyahia dira qu'il ne peut pas afficher ses prévisions quant aux résultats des élections. L'enjeu des législatives n'est pas minime, dira Ouyahia, puisqu'il s'agit de «réussir ces élections de façon à convaincre les Algériens, avoir une participation importante et accepter un gagnant». «Le Président n'a pas besoin de sympathie mais de stabilité pour pouvoir travailler» La mobilisation est le meilleur moyen pour réussir ces joutes. «On tirera sur les autres avec un programme car l'insulte n'intéresse pas l'électeur», a-t-il indiqué. M.Ouyahia n'a pas ménagé Louisa Hanoune, SG du Parti des Travailleurs. «Ils critiquent les réformes et disent que les projets n'ont rien apporté. Ils disent que le Président est sympa et que ce sont les partis de l'alliance qui ont cassé les réformes. Ils critiquent le Parlement et exigent une constituante. Sur les six lois proposées, aucune n'a donc mérité un vote positif ?» s'interroge-t-il avant de poursuivre : «Le chef de l'Etat n'a pas besoin de la sympathie des autres ; il a besoin de stabilité pour pouvoir travailler». M. Ouyahia a souligné qu'il y a eu 600 amendements introduits dans les projets de réformes et que son parti n'a introduit aucune modification. Il s'est battu pour éliminer le nomadisme politique aux côtés du PT et pour le maintien du quota des femmes dans les Assemblées populaires à 30%.