Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, n'a pas ménagé hier, à l'ouverture de la 5e session du conseil national de son parti, son actuel et son ex-partenaire de l'Alliance présidentielle. Il est également revenu sur les réformes politiques, les prochaines élections législatives et le Printemps arabe. En fustigeant, sans le nommer, le MSP qui a décidé récemment de se séparer de la coalition présidentielle et en votant contre les projets de réformes, Ouyahia s'est dit persuadé qu'une formation politique ayant des positions constantes n'attend pas les cinq dernières minutes pour quitter le pouvoir et rallier l'opposition. Le RND, fait remarquer Ouyahia, a soutenu le processus de réformes politiques engagé en avril dernier et n'en a pas fait un fonds de commerce électoraliste, car pour lui, le pluralisme démocratique, l'ouverture politique, associative ou médiatique, ainsi que la promotion de la place de la femme en politique font partie des positions constantes du RND. «Notre parti n'a pas transformé l'examen des projets de loi sur les réformes au Parlement en tribune politicienne, car nous sommes respectueux de notre présence au gouvernement. Pour nous, c'est un honneur de servir le pays», dit-il en précisant que son parti sera aussi, le moment venu, fidèle à ses propositions pour la révision constitutionnelle, qu'il a officiellement déposées et rendu publiques le 2 juin dernier. Persistant dans sa lancée, le SG du RND pense qu'il est du devoir de chacun, par-delà les intérêts partisans ou de classe, de concourir à la préservation de l'indépendance et de la souveraineté nationale, notamment au regard des appréhensions et des interrogations multiples découlant d'une conjoncture internationale lourde d'incertitudes politiques et économiques : «De notre point de vue, les réformes nécessaires pour améliorer la situation dans notre pays et le quotidien de nos citoyens doivent être conçues en Algérie par des Algériens pour l'Algérie et pour les Algériens», note Ouyahia. Abordant le chapitre des prochaines élections, le conférencier, allusion faite à Belkhadem, leader du FLN, se refuse de se projeter dans l'avenir en avançant des scores et des pronostics sur les résultats du renouvellement du Parlement. «Nous serons présents à ces élections avec un programme et de nouvelles propositions. Nous y entrerons sans aucun esprit d'exclusion d'aucun courant politique», promet-il. Le RND accepte, de l'avis de son chef, la compétition avec tout parti politique qui, dans le respect des lois du pays, milite pour ses idées et son programme, sans violence et sans dépendance envers l'étranger. Ouyahia compte, lors de ce scrutin, sur l'unité de ses militants et la crédibilité des candidats que présentera le parti et déclare à l'avance le respect du parti de la décision des électeurs «libres et souverains». Ouyahia est catégorique : ce scrutin se déroulera cette fois-ci dans la transparence ! S'agissant du Printemps arabe, le SG du RND pense que le peuple algérien n'attendait pas un printemps arabe, puisqu'il a reconquis chèrement sa liberté en dépit d'un colonialisme centenaire. Les émeutes de janvier 2011 ne trouvent pas leur origine uniquement dans la flambée des prix de certains produits alimentaires : Ouyahia évoque la manipulation. Il accuse ainsi des «cercles mafieux» d'avoir voulu manipuler les frustrations réelles des jeunes Algériens. Comme il est formel que l'Algérien n'acceptera aucun tuteur étranger, qu'il soit d'Orient ou d'Occident : «Notre peuple demeurera opposé en toute circonstance aux interventions étrangères.» Enfin, Ouyahia réitère le soutien de son parti au président de la République, car, d'après lui, il s'agit là d'un besoin exigé par la conjoncture actuelle. Ouyahia ne donnera pas plus de détails, il dira seulement : «Le Président peut compter sur le soutien constant du RND, avant et après le rendez-vous des législatives.» Les travaux du conseil national du RND se sont ensuite déroulés à huis clos et seront clôturés demain par une conférence de presse qu'animera Ahmed Ouyahia.