Depuis le 31 décembre 2011, la société Naftal a cessé d'approvisionner en gaz les opérateurs privés activant dans l'enfûtage du gaz butane en bouteilles spécifiques B13. Cet arrêt est lié à la non-signature de la convention de «location», a-t-on appris hier auprès de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA). A cet effet, une conférence de presse portant sur le thème «Conflit opposant les promoteurs enfûteurs de gaz à Naftal» a été animée hier à Alger au cours de laquelle les représentants des entreprises privées ont exprimé leur mécontentement face à cette situation. En effet, le secteur pétrolier s'est ouvert au secteur privé par décret exécutif n° 97-435 du 17/11/1997. Naftal, seul opérateur public, s'est vu prendre une partie du marché et se faire concurrencer sur son propre terrain. Un arrêté a été promulgué par le ministère de l'Energie et des Mines, incitant les deux parties (Naftal et opérateurs privés) à élaborer une convention d'interchangeabilité. Chose que Naftal a refusée. Elle a exigé, par ailleurs, aux opérateurs privés une signature de location de bouteilles B13. Ce contrat stipule l'achat de 200 000 bouteilles, soit un montant de 60 milliards et un versement de 15% de leur chiffre d'affaires avec effet rétroactif depuis 2007. Ces opérateurs qualifient cette location non négociée et non renouvelable de diktat intolérable et injustifié à leur encontre. De son côté, le secrétaire général chargé de l'organique à la CGEA, Hamid Sayah, a souligné une autre anomalie, celle de la fréquence de rotations de bouteilles B13 délimitée par Naftal à dix rotations par an, soit une longévité de 33 jours, ce qui est aberrant et loin de répondre aux besoins des ménages algériens, a-t-il affirmé. Evoquant la campagne hivernale et le bilan de l'année dernière, ces entreprises privées rappellent qu'elles ont distribué 28 000 tonnes, alors que Naftal n'a garanti que 22 000 tonnes, ce qui a valu aux opérateurs privés une lettre de remerciement délivrée par le ministère de l'Energie et des Mines et qui prouve leur apport positif dans le secteur. Privilégier l'entreprise algérienne Selon les opérateurs privés concernés, cette situation va engendrer des endommagements pour les citoyens car à l'heure actuelle, une bouteille peut coûter entre 500 et 700 DA, sachant que le coût de l'investissement revient à 420 milliards de centimes et la dette est estimée à 20 milliards DA par opérateur. En outre, les opérateurs pensent que ce process de contrat exprime la domination et le monopole de Naftal. Pour M. Sayah, «cette situation encourage l'avènement des investisseurs étrangers alors que nous pouvons le faire», a-t-il souligné, ajoutant que lors de la tripartite, le chef de l'Etat a affirmé tout son soutien aux entreprises algériennes. «Il n'y a pas de différence entre une entreprise publique et privée, elles sont toutes deux nationales», a-t-il insisté. Face à cette situation déplorable, les opérateurs privés se disent prêts pour le dialogue. Ils demandent au département ministériel un arbitrage juste afin de trouver une solution à ce problème.