Le Syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs a mis à exécution sa menace et observe, depuis hier, une grève de trois jours renouvelables. Le syndicat exige l'installation d'une commission d'enquête sur la pénurie récurrente de médicaments en Algérie, mais aussi sur la hausse de la facture d'importations des produits pharmaceutiques. Ils accusent la tutelle de dissimuler la vérité sur le manque d'approvisionnement à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), qui a engendré de graves conséquences sur les patients, particulièrement ceux souffrants de maladies chroniques. Selon le Pr Nacereddine Djidjli, président du syndicat, «c'est un paradoxe» : «Il est inconcevable de relever des pénuries de médicaments au moment où la facture d'importation atteint 2,5 milliards dollars en 2011.» Le Syndicat des hospitalo-universitaires reproche également au ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, de ne pas avoir saisi la justice contre les «lobbies» qu'il avait accusés d'être responsables de ces pénuries. Avec cette grève, les cinq facultés de médecine (Alger, Constantine, Oran, Tlemcen, et Annaba) sont paralysées. Outre cette requête, les grévistes demandent leurs droits au logement de fonction, un statut particulier, ainsi que la révision du régime indemnitaire des professeurs, docents et maîtres-assistants. Concernant ce dernier point, M. Djidjli a rappelé que le syndicat avait entamé des négociations non fructueuses durant trois ans avec la tutelle, d'où la décision de recourir à la contestation. Le syndicat, qui a donné un préavis de grève depuis une quinzaine de jours, tiendra une assemblée générale mardi prochain pour débattre de cette question. Il y a lieu de rappeler que le ministre de la Santé a affirmé auparavant que la surfacturation des médicaments a atteint 98 millions dollars en 2011. Selon les prévisions d'importation pour 2012, le montant de la surfacturation des factures de médicaments atteindra 150 millions de dollars. «La hausse de la facture d'importation de médicaments pour 2011 est présentée comme un fait anodin par le ministre, puisqu'elle «est le résultat de la surfacturation d'une valeur de 94 millions de dollars, commise par des importateurs».