Les transporteurs de Tizi Ouzou reviennent à la charge. Toutes les lignes de transport routier de la nouvelle gare Kaf Naadja ont été paralysées, hier, suite au mouvement de grève décidé par l'ensemble des transporteurs exerçant à l'intérieur. «Depuis notre délocalisation, rien n'a changé au niveau de cette gare. Une plateforme de revendications de 20 points a été déposée au niveau de la direction des transports, mais hélas ! c'est la sourde oreille que cette dernière a affichée», dit un transporteur. La journée de débrayage d'hier est venue dénoncer les conditions de travail «inadéquates» dans lesquelles les opérateurs exercent leur mission. Selon les protestataires, «les promesses de l'administration quant aux aménagements décidés pour cette gare sont tombées à l'eau. Personne ne se soucie de notre situation». Parmi les points inscrits dans leur plateforme, les transporteurs demandent la réalisation de la passerelle prévue au niveau de la RN 12, pour éviter aux voyageurs de couper l'autoroute et risquer leur vie, la réalisation d'abribus et l'ouverture d'autres espaces magasins, l'aménagement des quais qui ne répondent pas actuellement aux normes, comme ils réclament aussi plus de sécurité à l'intérieur de la gare. Plusieurs agressions ont été signalées en fin de journée à proximité de la gare où des délinquants prennent place. Malheureusement, des centaines de voyageurs ont été bloqués hier depuis la matinée au niveau de la nouvelle gare, dans l'attente d'un dénouement de la situation pour rejoindre leurs destinations. Il a fallu une réunion sur place entre les représentants des transporteurs, le P/APC et le chef de daïra de Tizi Ouzou, ainsi que le directeur des transports de wilaya, pour que les grévistes acceptent de suspendre leur débrayage à partir de 15h. Le premier responsable du secteur aurait promis d'accélérer les travaux d'aménagement et de réalisation des commodités en vue d'améliorer la situation d'exercice des transporteurs et la prestation de l'enceinte. Le chef de daïra se chargera, de son côté, de programmer une réunion entre les transporteurs et le wali de Tizi Ouzou au courant de la semaine prochaine. Par ailleurs, les transporteurs refusent de payer pour l'exploitation de la gare. «Il est hors de question de payer dans de telles conditions», menacent-ils. Depuis leur délocalisation en août 2011, les transporteurs n'ont pas payé ces frais, suite à une décision du wali qui les a exonérés et ce, jusqu'au 31 décembre dernier. Mais «des factures et des mises en demeure ont été envoyées par le gérant de l'ancienne gare routière», déplore un transporteur. Les transporteurs se plainent également du nombre de voyageurs qui a sensiblement baissé de moitié. «Près de 30 à 40 000 voyageurs transitaient par la gare routière de la ville, mais actuellement le nombre est réduit à 15 000. Nous avons peur qu'avec l'arrivée du train, certains cesseront carrément d'exercer», déplore le même interlocuteur. A défaut de résultats positifs et d'amélioration des conditions de travail au plus tard la semaine prochaine, les transporteurs n'écartent pas l'éventualité d'entamer un mouvement de grève illimité.