Les relations algéro-tunisiennes qui remontent loin dans l'histoire des deux pays obéissent à une conception stratégique marquée du sceau de la continuité et de la diversification au mieux des intérêts communs des deux peuples, comme en témoignent les déclarations de responsables des deux pays. Les différentes conventions conclues entre les deux pays traduisent leur souci d'œuvrer, sans relâche, à l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA), leur soutien aux cotés d'autres pays arabes aux efforts de défense des droits de la nation arabe et des causes palestinienne et irakienne et leur lutte commune visant à asseoir une coopération internationale au niveau de la méditerranée, une coopération qui profiterait aux deux pays et aux peuples concernés. Aussi, les multiples rencontres et discussions politiques menées par les responsables des deux pays, témoignent-elles de tout l'intérêt que les deux parties accordent à la prospection des perspectives de cette coopération et la définition de formules et de mécanismes idoines pour lui insuffler un nouvel élan à même d'enrichir sa teneur et diversifier ses aspects dans le cadre d'un partenariat efficient et durable susceptible de répondre aux exigences actuelles et futures. La "Révolution du Jasmin" qui a déchu de son rang l'ancien système un certain 14 janvier 2011 a offert au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika l'occasion d'exprimer "sa confiance" quant à la capacité de ce pays d'arriver à bon port et de garantir sécurité et bien-être au peuple tunisien grâce au "génie tunisien authentique". Une position réaffirmée par l'Algérie après l'élection du président tunisien M. Mohamed Moncef Marzouki, le président Bouteflika ayant souligné sa "ferme détermination à œuvrer à la consolidation des liens de fraternité et des relations de coopération exceptionnelles unissant les deux pays au mieux des intérêts des deux peuples frères". Les déclarations de M. Abdelkader Massahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines lorsqu'il avait coprésidé les travaux de la 15ème session du comité de suivi de la coopération algéro-tunisienne, avaient confirmé la position claire de l'Algérie vis-à-vis des évènements survenus en Tunisie. M. Messahel avait, en effet, souligné que l'Algérie respectait et soutenait les choix du peuple tunisien, exprimant le souhait que ce pays "puisse asseoir les fondements d'un régime démocratique pluriel à la hauteur des aspirations du peuple tunisien épris de liberté, de justice et d'équité". La décision de l'ex-Premier ministre tunisien, Béji Kaid Essebsi de consacrer sa première sortie après la révolution tunisienne à l'Algérie est une autre marque de la solidité des liens de bon voisinage et de respect mutuel. M. Kaid Essebsi s'était félicité des résultats de cette visite et avait salué "le soutien moral et matériel apporté par l'Algérie à la Tunisie". Le président Moncef Marzouki a rappelé le caractère stratégique de ces relations à même d'"unifier les économies des deux Etats", affirmant sa volonté de se rendre en Algérie pour démontrer que les deux pays ont "besoin l'un de l'autre". La réunion de la commission mixte d'évaluation et de suivi avait mis en relief, en juin dernier, la "détermination" des deux pays à "surmonter" les circonstances exceptionnelles que la Tunisie avait traversées après la révolution du 14 janvier 2011, et leur volonté de dynamiser leur action commune en vue de la relance des mécanismes de coopération bilatérale durant la prochaine étape. La réunion a constitué un point de départ pour mettre en œuvre l'ensemble des programmes de coopération et pour mettre sur pied davantage de projets d'envergure entre les deux parties. Les deux délégations avaient évoqué à l'occasion de la dernière réunion de la commission d'évaluation et de suivi les voies et moyens à même de consolider la coopération dans les secteurs stratégiques d'intérêt commun notamment l'énergie et les mines, l'investissement, la PME et le tourisme soulignant l'importance que revêt l'accord commercial préférentiel conclu en 2008 entre les deux pays. Douze accords ont été signés en décembre 2010 entre l'Algérie et la Tunisie dans les domaines économique, culturel et des services. Il s'agit, entre autre, d'un protocole d'accord qui a été signé dans le domaine de l'investissement entre l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) et l'Agence tunisienne de promotion de l'investissement étranger (FIPA). Le volume des échanges entre la Tunisie et l'Algérie avait atteint 600 millions de dollars en 2010, soit une hausse de 5,6 % par rapport à l'année 2009 tandis que les prévisions pour l'année 2011 avaient tablé sur un volume avoisinant 700 millions de dollar.