Les habitants de la commune de Menaçeur, à 35 km au sud-ouest de Tipaza, réclament le gaz de ville, à l'instar du reste du pays, particulièrement en cette période hivernale. Sans programmes de développement, ils vivent dans des conditions de plus en plus difficiles. Les 26 200 habitants que compte cette localité, fondée en 1886, dénoncent la politique de marginalisation dont ils ont fait l'objet depuis plusieurs années. Preuve à l'appui, aucun budget n'a été dégagé pour la réalisation des logements sociaux depuis plus de 10 ans. «Les élus locaux qui se sont succédé n'ont fait que servir leurs intérêts personnels», regrettent des villageois. Ils avancent comme argument l'emprisonnement de l'ex-président de l'Assemblée populaire communale pour détournement de fonds publics. L'actuel P/APC n'a pour sa part fait aucun effort pour améliorer les conditions de vie des citoyens. Aucun changement n'a été constaté ni sur le plan social ni sur le plan économique. Les Béni Menacer font face chaque hiver à un froid polaire en l'absence de gaz de ville et en raison des coupures récurrentes d'électricité. «L'hiver est glacial à Menaceur. Et comme notre localité n'est pas raccordée au gaz de ville, nous sommes obligés de nous rabattre sur les chauffages à bain d'huile», nous a expliqué Omar, un sexagénaire de la commune, expliquant que le recours à l'électricité n'est malheureusement pas toujours possible en raison de la faible densité du réseau et des coupures répétées». Il fait savoir que les coupures durent parfois toute la journée ou toute la nuit. «Des coupures récurrentes mais la facture est de plus en plus salée. C'est paradoxal, non ?» s'interroge-t-il. Selon lui, sa localité est désespérément oubliée par les pouvoirs publics. A tout cela s'ajoutent les pénuries du gaz butane. «Souvent le gaz butane n'arrive pas chez nous. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous sommes souvent appelés à en stocker plusieurs bouteilles», explique-t-il en indiquant que les localités voisines sont dotées de gaz naturel depuis plusieurs années. Le raccordement de cette localité peut être ainsi facile à réaliser, mais cela semble un rêve irréalisable devant le silence des élus locaux et des responsables concernés. Le projet est programmé depuis 2007, mais le lancement des travaux tarde à démarrer. «Nous ne savons pas si c'est un problème de financement ou autre. Aucune explication ne nous a été fournie», a souligné encore Omar, qui conclut : «Les élus locaux ne semblent pas prêter attention à nos attentes. Ils ne font que des promesses. Résultat, les routes sont délabrées et les établissements de services publics sont dans un état critique depuis plus de 15 ans. Ce village n'a pas connu de travaux de réhabilitation depuis belle lurette».