Situé à quelques encablures de la ville de Jijel, précisément à sept kilomètres, Boughedir demeure l'un des villages de la commune de Jijel les plus mal lotis. Les villageois se disent délaissés et font face à d'innombrables problèmes dont celui de l'alimentation en eau potable (AEP). Les villageois sont contraints de s'alimenter et d'acheter de l'eau de citerne remplie à partir des puits non contrôlés pouvant présenter des risques sur la santé des citoyens. C'est justement dans ces localités que s'étaient déclarés des cas de typhoïde. Il s'agit de puits creusés sans autorisation et de manière illicite. Le village n'est toujours pas raccordé au réseau d'AEP malgré les nombreuses démarches des habitants de la localité auprès des autorités de la wilaya. «Nos doléances tardent à trouver une oreille attentive auprès des élus locaux. Depuis 2002, nous n'avons pas cessé d'interpeller les responsables sur le calvaire que notre village endure. L'eau est une priorité. Nous souffrons le martyre tant en été qu'en hiver», nous dit un vieux de Boughedir. La colère des villageois est accentuée par le fait que les élus de la commune n'ont pas donné suite à leurs doléances. En plus du manque d'eau, le village de Boughedir enregistre aussi de nombreuses insuffisances, dont l'absence de l'éclairage public. Il est vrai que des promesses leur ont été faites, sauf qu'à ce jour, la demande n'est pas satisfaite, affirme l'un des citoyens de Boughedir. Par ailleurs, ces villageois utilisent toujours la bouteille de gaz butane pour leurs besoins de cuisine et de chauffage en hiver. La localité n'a pas été raccordée au réseau du gaz naturel, en raison, semble-t-il, d'une omission dans l'étude, selon des citoyens. Les habitants souhaitent vivement bénéficier du raccordement au gaz naturel dans le cadre du programme 2010/2014 relatif au raccordement de 20 000 foyers des quartiers nouvellement réalisés et les communes limitrophes à la ville de Jijel. L'hiver est rude dans ce village et s'approvisionner en gaz butane à partir du mois d'octobre n'est guère facile en dépit des routes praticables. Mais faute de véhicules, beaucoup de ménages butent sur d'énormes difficultés pour acheter des bonbonnes de gaz. En cette période, chaque foyer consomme au moins une bouteille de gaz toutes les quarante-huit heures pour les besoins de chauffage. Ce qui n'est pas sans rendre l'approvisionnement presque régulier. En outre, Boughedir, devrait effacer certains aspects misérables et sordides de l'existence, tout en veillant à un environnement sain, les requêtes des habitants commencent à exercer une certaine pression sur les élus. Signalons, enfin, que plusieurs espaces et façades de certaines constructions méritent un nouveau look. Elle devrait se débarrasser des laideurs, à l'exemple des oueds pollués.