Si le mercato hivernal a tenu en haleine un grand nombre de férus de la balle ronde, c'est certainement parce que ces derniers sont à l'affût des moindres soubresauts d'un championnat où les coups d'éclat se font de plus en plus rares. En revanche, on ne peut pas dire que ce marché des transferts a mis en compétition de grosses pointures, car il est bien évident que les joueurs migrateurs de cette période de l'année sont souvent soit ceux qui ne trouvent pas leur place de titulaires dans un club donné soit ceux qui ont été tout simplement libérés. Et puis il y a les oiseaux rares comme ces attaquants qui ont fait la une du mercato et que la plupart des clubs se disputaient ou recherchaient désespérément aussi bien intra-muros qu'à travers tout le continent africain devenu le seul et unique pourvoyeur de joueurs étrangers pour nos clubs. Il va sans dire que les bons attaquants qui en règle absolue sont ceux qui marquent des buts ne se bousculaient pas sur le marché et bien rares sont les clubs qui étaient à la recherche d'un goléador et qui peuvent être satisfaits à cent pour cent d'avoir mis la main sur ce buteur providentiel qui pourrait régler tous les problèmes d'une équipe dont les carences se situent au niveau du manque d'efficacité devant les buts. Ce qui est assez anecdotique, du reste, c'est que l'écrasante majorité des clubs de Ligue 1 connaissent ce même problème du manque de réalisme ou de réussite c'est selon, d'où la question lancinante des choix tactiques quelquefois discutables faisant qu'on en soit arrivés à un tel bilan et qui font que notre championnat a cette particularité d'une compétition où on ne marque pas beaucoup de buts comparativement aux autres championnats à travers le monde. Mais cela est un autre débat car ce qui ressort aussi en exergue du mercato hivernal est le fait que la côte du marché a affiché une nette baisse avec des montants de transfert beaucoup moins importants que de coutume. Cela s'explique d'abord par le fait que la plupart des joueurs transférés n'étaient pas vraiment en position de force pour faire en sorte que le marché s'emballe, à une exception près, puisqu'on peut dire que seul le joueur Amir Saâyoud a défrayé la chronique en atteignant les 100 millions de salaire alors que tous les autres transferts se situaient nettement en dessous de cette barre. Par ailleurs, la situation financière très précaire de la grande majorité des clubs de Ligue 1 explique également cette tendance à l'austérité bien qu'elle lance une grande interrogation sur ce paradoxe qui entoure nos clubs professionnels dont la plupart sont en condition de quasi banqueroute mais en même temps ne se privent pas de casser leurs tirelires pour participer au mercato, bravant même les interdits annoncés par l'instance du football national à l'adresse de certains clubs. Ce qui nous amène à nous demander ce que devient ce fameux projet de mise en place de la fameuse DNCG (Direction de contrôle de gestion des clubs) que devait présider Mohamed Mechrara et qui avait pour objectif de réguler justement tous ces aspects financiers qui concernent les clubs professionnels. Mais ça aussi c'est un autre débat assurément.