Intervenant lors du premier Salon national de l'industrie pharmaceutique et parapharmaceutique tenu à Constantine du 17 au 19 janvier, le vice-président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), le Dr A. Kerrar, a soutenu que «l'Algerie a perdu trop de temps et l'objectif d'atteindre les 70% de production nationale en 2014 n'est pas possible», car selon lui, «les opérateurs attendent toujours un cadre réglementaire de concertation structurée et claire». Le même avis est partagé par le président de l'UNOP, le Dr Nabil Mellah. «En l'état actuel des choses, je ne pense pas que nous puissions atteindre les 70% en 2014. Nous pourrions nous approcher autour des 50 à 55% si les entraves sont levées», a-t-il précisé. Lors de son intervention, le Dr Kerrar a développé justement la question de savoir comment atteindre cet objectif en se basant sur les recommandations de l'UNOP lors du séminaire qu'elle a organisé en 2007 à l'hôtel El Aurassi. Au-delà des aspects d'équilibre budgétaire, de création d'emplois qualifiés et de valeur ajoutée locale à travers la réduction de la facture de l'importation, il apparaissait clairement qu'une production nationale forte est le garant d'une meilleure politique de santé publique. Selon le Dr Kerrar, il faut passer impérativement par ces mesures pour atteindre cet objectif. Il faut en permier lieu définir un cadre réglemtaire sûr, prévisible, transparent et stable, chose qui tarde à se concrétiser. Il faut aussi créer l'Agence nationale du médicament et accélérer les procédures d'enregistrement pour les produits fabriqués localement. Bien évidemment, l'UNOP salue l'interdiction d' importer des produits fabriqués localement. «C'est une décision légitime et courageuse», dira le Dr Kerrar en n'oubliant pas de préciser que depuis 2008, aucune réglementation n'a été mise en place pour justement garantir une bonne application de cette décision. Sur un autre chapitre, le Dr Nabil Mellah a précisé que les contraintes qui inhibent la promotion de l'industrie pharmaceutique locale sont nombreuses. «Le manque de formation des métiers de l'industrie pharmaceutique, la bureaucratie à tous les niveaux et surtout la réglémentation actuelle qui est instable et dépassée», a-t-il expliqué avant de focaliser sur le manque de concertation de l'autorité avec les opérateurs. Enfin, il est à noter que l'Algérie compte une soixantaine de producteurs installés qui parviennent à couvrir environ 38% du marché national. Le secteur privé est leader avec 82% de parts de marché contre 18% pour le secteur public. Le marché national du médicament est composé de 60 fabriquants, 25 conditionneurs et 55 importateurs. Il enregistre une croissance annuelle de 9%. Les dépenses pour les produits pharmaceutiques de manière générale sont de 53,5% pour les médiacments importés, 3% pour les réactifs, 1.9% pour les consommables, 7.1% pour la PCH et 2.4 % pour l'Institut Pasteur (IPA).