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La facture médicaments a augmenté à cause du retard dans l'enregistrement Le secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie à la Chaîne III
La production nationale ne couvre que 27% des besoins, soit un montant de 400 millions de dollars La production nationale en médicament couvre 27% des besoins du pays sur un marché global de 1,4 milliard de dollars. Le taux représente une enveloppe de plus de 400 millions de dollars. C'est l'équivalent de 40 dollars/habitant destinés ainsi aux produits pharmaceutiques. Cette proportion en consommation des médicaments n'est pas aussi importante, mais elle est mal répartie. Car, beaucoup de produits peuvent être fabriqués en Algérie, les conditions nécessaires pour l'émergence de l'industrie pharmaceutique ne sont, toutefois, pas encore réunies. Cette facture a augmenté à cause du retard accusé dans l'enregistrement des médicaments par les autorités concernées. Pourtant, la plus-value est réalisée par le producteur dans le cas où le produit serait fabriqué localement. Dans les opérations d'importation, c'est le laboratoire exportateur qui en est bénéficiaire. En parlant de la politique pharmaceutique en Algérie, le secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop), M. Nabil Mellah, évoque l'instabilité qui cible depuis plusieurs années le département de la Santé. Le directeur de la pharmacie au ministère change en fonction des changements des ministres. “Il y a autant de politiques de médicament que de ministres de la Santé en Algérie”, ironise M. Mellah. Le problème, selon lui, est que les responsables réagissent en “pompiers” pour gérer et prendre des mesures ponctuelles, mais à court terme. Or, il est impératif de dégager une politique à court terme et une autre à moyen et long terme en concertation avec les professionnels. Le marché du médicament est-il l'otage de groupes d'intérêt, de lobbies qui ont engendré, entre autres conséquences, la difficile commercialisation de l'insuline de Saidal ? Ce n'est pas de l'avis du SG de l'Unop qui estime que le lobby peut être du côté des exportateurs et non pas des importateurs. Parce que la plus-value des seconds est insignifiante par rapport à celle des premiers. Pour l'insuline de Saidal, Nabil Mellah déclare sur les ondes de la radio Chaîne III : “C'est une politique d'Etat. Si l'Etat voulait réellement que Saidal fabrique de l'insuline, il fallait qu'elle produise celle qui est la plus consommée actuellement, à savoir les cartouches”. Certes, l'entreprise fabrique des ampoules destinées au marché hospitalier. “Nous à l'Unop, nous ne comprenons pas pourquoi les marchés publics de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui sont du seul ressort de la politique de l'Etat ne sont pas ouverts à Saidal ? Pourquoi on ne donne pas le marché hospitalier de l'insuline à cette société ?” s'interroge le SG de l'Unop. Pour une meilleure évolution de l'industrie pharmaceutique en Algérie, il est indispensable, relève-t-il, d'améliorer l'environnement dans lequel les opérateurs économiques exercent leurs activités. L'Unop suggère dans ce sens un certain nombre de propositions qui sont, en inadéquation avec l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, mais qui vont être levées dès que notre pays fera partie de ce commerce international. Il propose à ce propos d'accorder une période probatoire pour cette jeune industrie pharmaceutique pendant laquelle certains produits seront réservés à la fabrication. Il suggère aussi un accès beaucoup plus facilité au foncier, des mesures fiscales et autres facilitations pour l'enregistrement. M. Mellah souhaite que les pouvoirs publics augmentent le nombre de produits fabriqués localement enregistrés. Celui-ci est estimé à près de 1 000 produits contre près de 4 000 autres importés. Saidal dispose, selon M. Mellah, de 200 produits enregistrés. Ce n'est pas sorcier, pour lui, réduire la facture d'importation ne peut se faire qu'en encourageant la production nationale avec des mesures concrètes. Par ailleurs, l'Unop, explique son SG, a toujours milité contre la mise en place d'un tarif de référence en fonction du prix le plus bas et ce n'est pas ce qui a été fait jusque-là. Car, des prix trop bas risquent de détériorer la qualité et ce n'est pas approprié pour la concurrence, le patient et l'opérateur. Badreddine KHRIS