Les membres de l�Union nationale des op�rateurs de la pharmacie ont, encore une fois, tir� la sonnette d�alarme sur la situation que vivent les producteurs nationaux de m�dicaments au lendemain d�un Conseil des ministres consacr� au secteur de la sant� et au m�dicament. M. Nabil Mellah, secr�taire g�n�ral de l�Unop, a d�clar� que six unit�s de production sont actuellement mises en vente et d�ici quelques ann�es, ce seront pas moins de 50% des unit�s qui risquent de mettre les clefs sous le paillasson. Invit�s hier au forum d� El Moudjahid, les repr�sentants de l�Unop ont vivement d�nonc� l�absence d�encouragement pour les producteurs locaux qui voient ainsi leurs activit�s menac�es ni plus ni moins d�extinction. Ils d�noncent aussi �la permissivit� vis-�-vis des producteurs �trangers de m�dicaments au d�triment de la production locale�. Cela se traduit, selon l�Unop, par une part de march� de 70% pour les produits import�s et 30% pour la production locale, ceci alors que 75% des m�dicaments enregistr�s sont import�s et 25% proviennent de l�industrie nationale. Les producteurs demandent ainsi une augmentation de leurs parts du march� ainsi qu�un enregistrement pr�f�rentiel acc�l�r� pour les produits fabriqu�s localement ainsi qu�un cadre juridique �s�r, pr�visible et transparent�. C�est ce qu�a expliqu�, hier, M. Mellah tout en d�non�ant �l�instabilit� � la t�te des institutions et plus pr�cis�ment pour ce qui est du poste de directeur de la pharmacie au niveau du minist�re de tutelle qui est devenu un poste politique qui subit des changements au rythme des remaniements minist�riels � la t�te du d�partement�. L�Unop d�nonce aussi la r�glementation jug�e inadapt�e pour la production pharmaceutique. Le secr�taire g�n�ral de l�Unop souligne, en outre, l�absence de politique de soutien des m�dicaments g�n�riques par les autorit�s de tutelle en expliquant que les marges sont compl�tement inadapt�es et qu�il n�existe quasiment pas d�op�ration de promotion et de sensibilisation pour ces produits. L�Unop propose ainsi la mise en place de marges par valeur absolue, l�encouragement de la production du g�n�rique et non son importation ainsi que l�exon�ration des taxes sur la promotion du g�n�rique. �Nous sugg�rons ainsi pour la s�curit� et la bonne sant� des citoyens de r�server une liste de 500 produits essentiels � la production locale. De cette fa�on, et en cas de crise, l�Etat sera capable de faire face au manque de produits �, a expliqu� M. Mellah, notant en outre que concernant cette liste, que soit gel� l�enregistrement de ces produits � l�importation, le gel de leur r�engistrement ainsi que la suspension des programmes d�importation de cette liste. �A chaque fois que nous avons fait cette derni�re proposition, l�on nous a r�torqu� que c��tait anti- OMC, pourtant, nous avons �t� les premiers � �tre dans l�OMC du fait que nous ayons tous les inconv�nients et pas d�avantage, et ce, depuis l�ann�e 2004�, s�indigne l�intervenant. Ce dernier notera, en outre, qu�il existe ainsi une discrimination � l��gard de la production nationale et citera l�exemple de pays voisins comme le Maroc et la Tunisie qui respectivement ont un nombre de produits fabriqu�s localement de 1 500 et 1 420. En Alg�rie, seulement 100 produits le sont. �Au Maroc, explique M. Mellah, pour importer un m�dicament, il faut prouver qu�il ne peut �tre fabriqu� localement, en Tunisie, un produit fabriqu� localement est carr�ment interdit � l�importation alors que chez nous, il n�existe aucun encouragement pour la production nationale. Ceci d�autant que 30% du march� seulement sont r�serv�s � la production locale pour 80% au Maroc et 55% en Tunisie.� Selon les repr�sentants de l�Unop, il est donc urgent de mettre en place les propositions des producteurs en vue de remettre � flots la production locale. Ceci d�autant, expliquent les membres de l�Unop, que l�industrie locale s�engage � couvrir 65% du march�, et ce, d�ici � l�horizon 2012 ou 2013 si des mesures incitatives sont prises rapidement. F.-Zohra B. P�NURIE DE M�DICAMENTS Elle ne concerne pas la production locale, selon l'Unop En marge de la conf�rence de presse de l�Unop tenue hier au forum d� El- Moudjahid, les intervenants, en r�ponse aux questions des journalistes concernant la p�nurie de m�dicaments v�cue actuellement sur le march�, ont pr�cis� que cette situation s�explique par le fait que des retards ont �t� enregistr�s dans la signature des avenants pour les programmes d�importation. Cette p�nurie, explique M. Mellah, est due au fait que le minist�re ait demand� aux importateurs de r�duire les quantit�s, ce qui les a oblig�s � refaire leurs demandes. Le secr�taire g�n�ral de l�Unop pr�cisera, en outre, que cette rupture ne concerne pas les produits fabriqu�s localement. �C�est pour �viter ce genre de probl�mes que nous avons demand� � ce qu�un seul importateur soit d�sign� par produit, il assumera ainsi les responsabilit�s et les risques notamment pour ce qui est des p�nuries sur le march�. La rupture, l�Unop l�avait d�j� pr�vue et nous allons vers le m�me probl�me pour le mois de septembre prochain�, souligne M. Mellah.