L'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, s'est rendu hier à Dréan, ex-Mondovi, à 63 km d'El Taref, où il a visité la maison qui a vu naître le grand écrivain Prix Nobel de littérature rue Messaoud-Fedaoui (centre-ville). Dréan est la plus grande daïra de la wilaya d'El Tarf. Appelée par ses habitants «le Petit Paris», c'est une daïra agricole. M. Driencourt a rappelé lors de son intervention l'engagement d'Albert Camus pris pendant la guerre d'indépendance : «Camus s'était engagé sans relâche pour la justice en Algérie» et son «premier acte» avait été «l'appel à la trêve civile». Ceci pour répondre lors de la conférence de presse qu'il a animée au siège de la wilaya aux hostilités que cette commémoration avait suscitée au sein de la population et de la famille révolutionnaire notamment ; d'ailleurs, c'est une véritable levée de boucliers qui a été observée lors de cette célébration. Le philosophe, selon toujours l'ambassadeur de France qui a pris sa défense, a expliqué qu'en recevant le prix Nobel en 1957, il avait répondu à un étudiant algérien qui critiquait son silence : «Je me suis tu depuis un an et huit mois, ce qui ne signifie pas que j'ai cessé d'agir», se prononçant pour une «Algérie juste où les deux populations doivent vivre en paix et dans l'égalité». Il dira également qu'il ne faut pas oublier «le travail de cet humaniste» et «la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie est considérée comme une nouvelle page importante dans les relations entre les deux pays». Sur un autre plan, l'ambassadeur a évoqué les relations algéro-françaises et la volonté de son pays de promouvoir davantage ces relations en ce qui concerne le volet commercial prioritairement ; d'ailleurs, la prochaine visite de Jean- Pierre Raffarin va dans le sens de l'amélioration de ces relations, précisera-t-il. Cependant, à l'occasion de la visite du diplomate français, une plaque en marbre a été dévoilée, sur laquelle on peut lire : «Ici est né l'écrivain Albert Camus, Prix Nobel de littérature.» Ainsi, l'oubli est dorénavant réparé. La visite de l'ambassadeur l'a conduit également à l'école primaire Bachir-El Ibrahimi. Un établissement construit en 1887, appelé «Ecole de garçons» durant l'époque coloniale et situé face à la maison natale d'Albert Camus, puis au parc animalier de Brabtia, ouvert la mi-octobre 2011. Une opportunité pour le chef de l'exécutif de la wilaya d'El Taref de solliciter l'ambassadeur sur de possibles contacts et contributions avec des parcs animaliers et zoos français. L'ambassadeur français s'est également rendu dans la zone humide du lac Mellah, relevant du Parc national d'El Kala, où il s'est dit «émerveillé» par la beauté des paysages. Il faut noter que la région d'El Taref a bénéficié d'un programme de développement qui sera mis à exécution dans les prochains jours.