Dans toute la wilaya de Tizi Ouzou, la colère s'exacerbe au fil des jours et se répand comme une tache qu'on ne peut contenir. La neige est devenue une source intarissable de colère. A Aït Aïssa Mimoun, localité située à une quinzaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, des jeunes du village Ighil Bouchène, village perché sur le point le plus culminant de la montagne, ont dans un mouvement de furie saccagé durant la soirée de jeudi le siège de l'APC. Ils ont défoncé les portes et sont entrés dans les bureaux où ils ont tout détruit. Ce n'est qu'après l'intervention des membres du comité de village que ces derniers, qui entendaient montrer leur colère devant l'abandon de leur village, ont retrouvé leur calme. A Aït Ziki, les citoyens excédés par l'abandon dont ils sont victimes (manque de nourriture, de gaz, coupure d'électricité) ont aussi organisé un rassemblement de protestation devant le siège de l'APC, en début de soirée alors que le P/APC, Ameziane Amara, a été victime, le même jour d'un malaise alors qu'il rentrait chez lui à pied à l'issue d'une nuit éprouvante passée au siège de la daïra de Bouzeguene. Des actions similaires ont déjà été enregistrées ces derniers jours en plus du blocage de la RN12 par les habitants de Sid Ali Bounab, mercredi dernier, auxquelles il faut ajouter la marche improvisée par les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri. Les effondrements, l'autre souci Les importantes quantités de neige qui sont tombées ont, en plus de l'isolement de plusieurs villages et communes, provoqué des effondrements. On apprend de sources locales que durant la journée d'hier, le toit d'une salle de classe du lycée en préfabriqué de Boudjima a cédé sous le poids de la neige. A Ath Ziki, le toit du centre de santé ainsi que celui de l'école primaire de Berqis se sont également effondrés. Au village Tizouyine, dans la commune de Bouzeguène, quatre personnes ont été évacuées après la chute du toit d'une étable. L'accident s'est produit alors qu'ils tentaient de dégager la neige pour éviter un effondrement. A Aghribs, la pompe à essence s'est aussi effondrée, avons-nous appris. A Makouda, la police de la Sûreté de daïra a secouru une vieille dame blessée suite à l'effondrement de la toiture de sa bâtisse au village Thala Bourthi, avant d'être évacuée à bord du véhicule de service vers la polyclinique de céans. Par ailleurs, on enregistre toujours une tension sans cesse croissante sur le gaz butane. Des files de plusieurs kilomètres se forment devant les points de vente et avec plus d'acuité au niveau du centre à enfûter d'Oued Aïssi et celle du minicentre de Fréha. Dans certaines régions, on a signalé des «embuscades» tendues à des camions transportant des bonbonnes de gaz. Un camion dont le contenu était destiné au village Tifra, dans la commune de Tigzirt est tombé dans une «sourcière» à Baghlia ; le second jour, les habitants armés de gourdins ont dû escorter un autre camion pour que la marchandise arrive à destination.