La semaine dernière, l´eurodéputé français José Bové avait menacé la Commission européenne d´une plainte pour pillage des ressources sahraouies si les «27» adoptaient un nouvel accord de pêche avec le Maroc, applicable au Sahara occidental. Vendredi, le Parlement basque votait à l´unanimité une motion demandant à l´Union européenne d´exclure le territoire sahraoui d´un tel accord. Pratiquement chaque jour, une action en faveur de la cause sahraouie est engagée en Espagne ou à Bruxelles. L´infatigable Rosa Diez Le projet de motion a été élaboré par le parti Union démocratie et progrès (UDyP), présidé par Mme Rosa Diez, une transfuge du Parti socialiste de Zapatero, laquelle mène un combat sans relâche en Espagne et au plan international pour la cause sahraouie. L´année dernière, cette députée avait été expulsée sans ménagement par la police marocaine à Al Ayoune où elle s´était rendue pour s´informer des violations des droits de l´homme dans l´ancienne colonie espagnole. Elle ne pourra pas rencontrer Aminatou Haider avec laquelle elle avait rendez-vous dans un endroit tenu secret. De retour dans son pays, avec ses militants, elle fait pratiquement du porte-à-porte dans les assemblées élues des régions autonomes et des municipalités pour faire voter motion sur motion, appelant l´Europe, l´Espagne en particulier en sa qualité d´ancienne puissance coloniale du Sahara, à respecter les engagements pris et les traités internationaux auxquels elle a souscrit en vue de la décolonisation et du droit des peuples à disposer d´eux-mêmes. La motion adoptée par le Parlement basque invite Madrid et Bruxelles à œuvrer en ce sens aux Nations unies pour faire triompher une «solution juste, durable et conforme à la légalité internationale». Elle insiste sur la tenue d´un référendum libre pour parachever le processus de décolonisation du seul territoire africain encore occupé. Toutes tendances politiques confondues Durant le débat, le parlementaire socialiste Jesús Loza a averti que la situation d´impasse dans les territoires occupés est préjudiciable au peuple sahraoui qui vit depuis 36 ans sous occupation militaire étrangère. «Elle l´est aussi pour le Maroc qui a investi des sommes colossales pour construire le -mur de la honte- au lieu d´utiliser cet argent à d´autres fins», pour satisfaire la demande sociale et économique des Marocains. Carmelo Barrio, son collègue du Parti populaire (PP) au pouvoir en Espagne, a tenu à rappeler que le Maroc n´a aucun titre de souveraineté lui permettant d´exploiter les richesses naturelles d´un territoire non autonome. «Nous espérons pouvoir influer sur le Maroc pour qu´il respecte la légalité internationale et les droits de l´homme au Sahara occidental», a-t-il dit. Saisir le congrès des députés Visiblement satisfait d´avoir préparé un document qui a recueilli l´adhésion à sa motion de tous les partis à l´échelle des régions, l´UPyD ne veut pas s´arrêter en si bon chemin, proposant que le débat sur le Sahara soit porté devant le Congrès des députés. La question sahraouie est au centre d´une grande activité diplomatique. Elle a émergé, inévitablement, dans le débat au sein de l´Union européenne sur les accords agricole et de pêche avec le Maroc, malgré les pressions de Madrid et de Paris de l´en évacuer. M. Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l´ONU, a, par ailleurs, annoncé la reprise prochaine des négociations informelles entre le Front Polisario et le Maroc, alors que M. Ban Ki-moon doit préparer son rapport au Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso.