Les agences de l'ONU réunies hier à Rome ont demandé environ 725 millions de dollars pour venir en aide à la région du Sahel où quelque 12 millions de personnes sont menacées par la famine. «Nous avons évalué à environ 725 millions de dollars les besoins pour cette année», a déclaré Mme Helen Clark, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à l'issue d'une réunion de coordination de diverses agences de l'ONU et de responsables de l'aide humanitaire européenne et américaine. «Nous avons peu de temps pour agir. La sécheresse se rapproche mais il est possible d'en éviter les conséquences. Nous avons deux ou trois mois, pas plus», a estimé José Graziano da Silva, directeur général de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). «Nous ne devons pas oublier que d'autres régions, comme la Somalie qui sort à peine d'une situation de famine, ont besoin de notre soutien», a poursuivi le patron de la FAO. La commissaire européenne chargée de l'aide d'urgence, Kristalina Georgieva, a annoncé pour sa part une aide immédiate de 30 millions d'euros pour nourrir les enfants en bas âge. «Nous allons offrir 30 millions d'euros pour pouvoir acheter immédiatement de la nourriture et la livrer à cette région. Avec cette somme, nous allons soutenir les programmes d'alimentation d'un million d'enfants de moins de deux ans et d'un demi-million de femmes enceintes ou en train d'alaiter leurs enfants», a-t-elle dit. Cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) ont déclaré une situation d'urgence et ont appelé à l'aide internationale.