Après avoir tiré à boulets rouges sur plusieurs partis politiques, notamment ceux de la mouvance islamique et le RCD, la secrétaire générale du Parti des travailleurs s'est rétractée, affirmant que toutes les organisations sont libres dans leurs actions. Lors du troisième et dernier jour de son conseil national avec ses cadres, hier à Zéralda (Alger), Mme Hanoune est revenue sur ses déclarations. Elle avait, en effet, accusé directement les trois partis islamiques, dont le MSP, d'être allé chercher un soutien financier auprès du Qatar. Hier, elle a déclaré qu'elle n'a pas accusé ces partis de vouloir chercher un financement à travers leurs déplacements, mais qu'elle avait appelé à l'ouverture d'une enquête pour déterminer les motifs de ces périples, qui coïncident avec le début de la campagne électorale. La porte-parole du PT a appelé le gouvernement à enquêter sur la source des capitaux déboursés lors de la campagne, de même qu'elle a appelé à plafonner les frais engagés dans la campagne. La SG du PT s'est également rétractée par rapport à ces critiques en direction du parti de Saïd Sadi, estimant que chacun est libre de faire le choix qui lui convient et que «c'est le peuple qui a le droit d'avoir un regard critique». La SG du PT a estimé, par ailleurs, que la conjoncture actuelle ne permet pas des conflits idéologiques, notant que les islamistes n'ont aucune chance en Algérie, car la population a déjà vécu cette expérience durant les années 1990. «Les scénarios marocain et tunisien ne risquent pas de se reproduire», a-t-elle soutenu, ajoutant que les Algériens sont assoiffés de démocratie. Dans ce contexte, Louisa Hanoune a rejeté toute forme d'alliance éventuelle entre sa formation et les partis islamiques, disant seulement : «Je ne peux pas m'engager avec des organisations politiques qui utilisent la religion à des fins politiques.» La SG du PT s'est déclarée convaincue que les Etats-Unis, par le biais des ONG et du Qatar, contribuent à la prolifération du mouvement islamiste, implanté pour servir leurs intérêts et arriver à spolier les richesses des pays arabes. Cette mouvance n'a, toutefois, pas raflé la majorité des voix dans les pays voisins, a-t-elle affirmé. «En Tunisie ou au Maroc, par exemple, l'abstention lors des dernières élections a été très importante», a-t-elle rappelé, ajoutant que, «dans ces pays, les peuples ont voté par défaut, car ils n'ont pas un parti politique comme le PT».