ALGER - La secrétaire générale du parti des Travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a déclaré samedi que son parti constituait l'"alternative politique" en Algérie, d'autant plus que "le peuple algérien a expérimenté tous les autres courants". "Après l'expérience du peuple algérien avec le parti unique, la gestion islamique, et la crise nationale, il s'est avéré que le PT soit la seule alternative politique qui reste", a précisé Mme Hanoune sur les ondes de la chaîne I de la Radio nationale. La SG du PT a estimé que les prochaines échéances électorales du 10 mai, seraient "un test aussi bien pour les citoyens que pour les partis, l'administration et le gouvernement" du fait qu'elles mèneront la nation "à bon port ou vers le chaos". Concernant une éventuelle alliance de son parti avec d'autres formations, Mme Hanoune a estimé que le PT "a une conception propre à lui qui diffère des autres formations politiques. C'est pour cela, -a-t-elle ajouté, que le parti mènera les prochaines élections avec des listes qui lui sont spécifiques sans recourir à des alliances". Le parti a entamé la préparation des listes électorales qui compteront des noms de personnes capables de répondre aux aspirations des citoyens, a souligné la SG du PT. La prochaine assemblée sera constituante et aura la mission de voter la nouvelle Constitution. Elle devra de ce fait "représenter le peuple de manière effective", a-t-elle ajouté. Concernant les craintes de son parti quant à une éventuelle victoire des islamistes, Mme Hanoune a indiqué qu'elle n'éprouvait aucune crainte à ce sujet, mais qu'elle appréhendait plutôt le trucage des élections et le non respect de la volonté des électeurs. Elle a estimé par ailleurs que les aspirations des islamistes à la victoire étaient "légitimes". A ce propos, Mme Hanoune a souligné que les partis islamiques activant sur la scène politique étaient partie prenante au pouvoir et, par conséquent, assumaient la responsabilité quant à la situation qui prévaut dans le pays. Partant de ce fait, elle a estimé que ces partis "ne peuvent constituer une alternative politique". Mme Hanoune s'est dit "étonnée" par les déclarations de certains partis politiques qui prévoient l'obtention de la majorité des voix alors qu'ils n'ont même pas obtenu l'agrément du ministère de l'Intérieur, mettant en doute les bases sur lesquelles sont fondées ces prévisions. Elle en outre exprimé "son inquiétude" quant au "fait de gonfler le corps électoral" évoqué par certains médias, estimant que 4 millions de plus était "un chiffre énorme" mais elle n'ose pas le contester du moins pour le moment et pour faute de preuves tangibles attestant ce dépassement. Par ailleurs, Mme Hanoune a évoqué les réformes annoncées récemment estimant qu'elles ne répondaient pas à toutes les attentes car elles n'avaient pas pris en considération toutes les propositions faites dans ce sens par des partis, ajoutant que "les partis de la majorité ont vidé les reformes de leur substance". Concernant "les tentatives de médiation de certains pays entre l'Algérie et le Maroc", elle a affirmé que "ces deux pays sont unis par une histoire commune et par des liens fraternels solides qui n'ont pas besoin de médiations pour les préserver ou les consolider". S'agissant des révolutions survenues dans certains pays arabes, la SG du PT a estimé qu'il s'agit "d'affaires internes" de ces Etats, tout en mettant en garde contre le danger de les suivre concernant les dernières élections qui ont été marquées par la victoire des courants islamiques dans ces Etats, estimant que ces courants "servent des intérêts étrangers". Ces partis, a-t-elle dit, "ont reçu un soutien des Etats Unis d'Amérique selon les déclarations de certains responsables américains". Dans le même contexte, Mme Hanoune a indiqué que "certaines associations activant en Algérie reçoivent un soutien de la part d'organisations américaines" qui prétendent soutenir la démocratie dans le monde, tout appelant les pouvoirs publics à les poursuivre.